La date probable de livraison de cette infrastructure censée, à terme, produire 15 Mw d’électricité, devrait intervenir entre mai et juin 2016. La deuxième dérivation du fleuve Dja au titre de la construction du deuxième batardeau du barrage hydroélectrique de Mekin (région du sud), a eu lieu mardi dernier, en présence du directeur général d’Hydro-Mekin (maître d’ouvrage), Frédéric Biya Motto, et du président du conseil d’administration de cette entreprise, Louis Paul Motaze. Cette deuxième dérivation du fleuve a pour principal objectif de permettre la poursuite des travaux en rive gauche, notamment la construction de l’évacuateur de crue, qui est un barrage central en béton cyclopéen, avec un système de dissipation d’énergie en gradin. Les deux personnalités ont annoncé au cours de cette visite sur le site du projet, que le taux d’avancement des travaux se situe autour de 70% sur l’ensemble des composantes prévues pour sa réalisation. « Certaines composantes sont réalisées à 100%, comme l’acquisition des équipement hydromécaniques, mécaniques qui sont stockés sur le chantier, et la ligne de transport de l’énergie dont la construction est terminée. Reste son raccordement aux deux postes élévateur et abaisseur, y compris le nettoyage dans le respect des normes règlementaires », rapporte le Dg d’Hydro-Mekin.
Il faut noter que c’est depuis 2014 que le chantier aurait dû être livré. Mais, des désaccords entre la China National Electric Engineering Corporation (constructeur de l’ouvrage) et son ancien sous-traitant camerounais ont conduit à un piétinement des travaux, cause du retard observé dans la réalisation du projet. L’arrivé d’un nouveau sous-traitant depuis trois mois est venue donner un coup d’accélérateur aux travaux. Aussi le nouveau chronogramme établi prévoie-t-il la livraison des premiers mégawatts à la petite saison des pluies de 2016, située entre mai et juin. C’est précisément au cours de cette période que les essais de production d’énergie de ce barrage vont être réalisés, étant entendu, explique un document d’Hydro-Mekin, que la mise en service commerciale de l’ouvrage, elle, est prévue pour l’étiage 2016.
[b]Industries minières [/b]
La capacité de production attendue de 15 mégawatts sera confirmée lors des essais de production susmentionnés. Dans le plan de développement du secteur de l’énergie au Cameroun, le barrage hydroélectrique de Mekin contribuera principalement à la sécurisation de la partie australe du réseau interconnecté Sud et en particulier les huit communes du Dja et Lobo et les villes avoisinantes, relevant du départ 34 vers Sangmélima et 33 vers Ebolowa. Bien entendu, cet apport énergétique de 15 mégawatts en puissance installée, soit 70 Gigawatts en énergie garantie, se situe à des années lumières du potentiel hydroélectrique du bassin du Dja. Les autorités annoncent la valorisation de ce potentiel à près de 1000 mégawatts d’ici à 2024, afin de satisfaire aux besoins (projetés) en électricité des industries minières en cours d’installation dans la zone d’influence du fleuve Dja, notamment les gisements miniers de Nkout à Djoum, le fer de Mbalam, le calcaire de Mintom, entre autres.
Pour mémoire, le projet de construction du barrage hydroélectrique de Mekin est financé à hauteur de 21,905 milliards F Cfa par Eximbank China, soit 85% du coût total du projet qui, lui, s’élève à 25 milliards F Cfa. Les autres 15% du financement représentent la contrepartie de l’Etat du Cameroun au titre de l’avance de démarrage des travaux.
[b]Jean De Dieu Bidias, à Mekin[/b]
