Cameroun: Les Jeux-U de Bamenda au rythme des «villes mortes»

Villes mortes à Bamenda

Les étudiants en compétition ont vécu une journée de débrayage hier, comme à l’accoutumée, depuis quelques mois.
Les Jeux universitaires 2017 ont pris un sérieux coup, compte tenu de leur déroulement en pleine «crise anglophone». La forte mobilisation des populations de la région du Nord-Ouest le jour d’ouverture des jeux n’a pas empêché que ces dernières retournent à leurs vieilles habitudes : le mot d’ordre de grève. Au petit matin d’hier, c’est une ville de Bamenda calme qui s’offre aux visiteurs. Des boutiques, marchés et magasins fermés. Pas l’ombre d’un seul commerçant. Tout le monde est resté chez soi. Y compris de nombreux élèves. A Bamenda, la circulation routière est au ralenti. D’où la difficulté de trouver un taxi qui conduit au village des Jeux universitaires, à Bambili, à une quinzaine de kilomètres de Bamenda. «Depuis 6 heures du matin, j’attends un taxi pour aller à Bambili, mais je ne vois rien», s’inquiète un usager qui dit avoir déboursé 600 Fcfa. Là également, toutes les boutiques sont fermées, mais quelques étudiants s’activent à leur service habituel lié à la vente d’objets en tout genre. L’occasion faisant le larron. De même que des chauffeurs de cars de transport, qui ont presque doublé le tarif, au détriment des éventuels voyageurs : «J’ai payé presque 3 000 Fcfa pour rallier Bafoussam et ils m’ont mis au ‘‘banc de touche’’», témoigne un passager. Ce dernier dit n’avoir pas de choix, à cause d’un déficit de voitures. Dans les stations services, c’est une panne sèche. Pas de carburant. A la rigueur, les plus malins ouvrent la porte arrière d’un bar pour servir une bière à un potentiel client assoiffé. La même ambiance est perceptible dans les restaurants qui, eux aussi, n’offrent même pas un service minimum. Cela s’est ressenti depuis la veille, lorsque des tenanciers d’échoppes et autres structures ont vaqué aux occupations religieuses, avant de terminer par des réunions de famille et des tontines.

Robert Nkaké, à Bamenda

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