Le secrétaire d’État américain adjoint aux affaires africaines, Tibor Nagy, a annoncé sur les antennes de Rfi hier, que les États-Unis sont fortement préoccupés par la crise anglophone au Cameroun.
Des affrontements entre armée et séparatistes ont lieu quasiment tous les jours dans ces Régions.
En octobre dernier, la Cour Constitutionnelle a mandaté le président Paul Biya pour un septième mandat, sur fond de crise dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest. Une situation qui au quotidien, qui inquiète l’opinion nationale et celle internationale.
Le secrétaire d’État américain adjoint aux Affaires africaines, affirme que : « la crise anglophone s’accentue de jour en jour ». « Si aucune solution n’est trouvée rapidement, nous craignons une radicalisation dans les zones anglophones, qui pourrait accroître le soutien dont bénéficient les extrémistes » ajoute t il.
Il prend pour exemple la crise née de la secte islamiste Boko Haram, qui était à ses débuts, juste composée par «un petit groupe qui militait pour l’application de l’Islam et l’éducation religieuse, et c’est vraiment la réaction brutale du gouvernement nigérian qui à fait que Boko haram est devenu une organisation beaucoup plus radicale et qui a fait augmenter le nombre de ses partisans … »
De ce fait, Il faut que le gouvernement ouvre le dialogue, réitère Tibor Nagy en ces mots : « Les États-Unis appellent au dialogue entre les deux partis, afin de trouver un compromis, comme par exemple une certaine forme de décentralisation dans les zones anglophones. La Constitution du pays prévoit une certaine forme de décentralisation et un peu plus de contrôle local pour chacune de ses régions. Mais cette Constitution n’est pas entièrement mise en application. Je suis très inquiet, et je crains que la situation ne s’aggrave si une solution n’est pas rapidement trouvée. » Un appel qui jusqu’à présent est resté lettre morte.
Toutefois, la conférence générale des anglophones organisée par les différents leaders religieux, et destinée à apporter des solutions à cette crise, n’a jamais été effective suite à de nombreux reports; le dernier en fin novembre, est lié à la non obtention de l’autorisation de l’administration.
En rappel, lors de sa prestation de serment le mois dernier , le président Paul Biya a demandé aux séparatistes anglophones de déposer les armes, et de « retrouver le droit chemin », sans aucune allusion à de quelconques négociations.
Et le 4 décembre dernier, suite à son décret portant création d’ un comité de désarmement et de réintégration, il a nommé Faï-Yengo Francis (ancien gouverneur, autrefois interdit de sortir du territoire national, parce que son nom figurait dans une liste des personnalités rendue publique par le délégué général à la sûreté nationale Martin Mbarga Nguele le 04 Avril 2018), comme coordonnateur du dit comité.