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Cameroun : Les chefs traditionnels trahissent leur neutralité !

Chefs traditionnels rassemblement

Une onde de choc traverse le Cameroun après la réunion controversée des chefs traditionnels à Yaoundé. Le 27 janvier 2025, une scène surréaliste s’est jouée au Palais des Congrès, où près de 300 gardiens de nos traditions ont publiquement abandonné leur devoir de neutralité pour s’engager dans l’arène politique.

Un détournement flagrant du rôle traditionnel

La réunion, orchestrée sous le regard approbateur du ministre de l’Administration Territoriale Paul Atanga Nji marque une rupture inquiétante avec les principes fondamentaux de la chefferie traditionnelle. Ces autorités, censées être les gardiens impartiaux de notre patrimoine culturel, se sont transformées en agents électoraux.

Cette instrumentalisation des chefs traditionnels soulève un tollé dans la société civile. L’écrivaine Calixthe Beyala n’a pas mâché ses mots : “Les chefs traditionnels ne sont pas, pour la plupart d’entre eux, l’émanation de nos ancêtres. Ils ont été nommés à la tête de nos villages par le Régime en place.”

Me Akere Muna, candidat déclaré à la présidentielle, dénonce quant à lui une “dissonance entre les idéaux de la démocratie et les réalités des manÅ“uvres politiques.” Cette prise de position partisane met en péril la crédibilité même de l’institution traditionnelle.

Les conséquences désastreuses pour la cohésion nationale

L’investigation menée par notre rédaction révèle les dessous troublants de cette manipulation. Logés à l’hôtel Mont Febe aux frais de l’État, bénéficiant désormais d’un traitement salarial, ces chefs sont devenus des auxiliaires dociles du pouvoir. Le nouveau président du Conseil, Sa Majesté Guy Tsala Ndzomo, lui-même membre du comité central du RDPC, illustre parfaitement cette confusion des rôles.

Le professeur d’université à la retraite, âgé de 76 ans, cumule les casquettes politiques et traditionnelles, une situation qui pose question sur l’indépendance réelle des chefs traditionnels. Cette nomination consensuelle masque mal les enjeux politiques sous-jacents.

Cette politisation des chefferies traditionnelles menace directement le tissu social camerounais. Comment ces leaders peuvent-ils encore prétendre être les garants de l’unité nationale quand ils prennent ouvertement position dans le débat politique ? Cette situation crée un précédent dangereux qui pourrait avoir des répercussions durables sur la stabilité du pays.

Face à cette dérive, des voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du statut des chefferies traditionnelles. Il devient urgent de garantir leur indépendance financière et politique pour qu’elles puissent véritablement jouer leur rôle de gardiens des traditions et de la cohésion sociale.

L’appel de Parfait Mbvoum résonne comme un avertissement : “J’invite les populations à rejeter ces chefs qui trahissent leur mission première.” La légitimité même de ces autorités traditionnelles est désormais en jeu.

Par Bertrand Tabouma pour 237online.com

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