En ouverture de son discours de l’an, le 31 décembre 2016, le président de la République, Paul Biya, si souvent orienté vers la politique, a souligné d’un seul mot «suffit à caractériser l’année qui s’achève pour notre pays : RESILIENCE».
Le chef de l’Etat tenait à magnifier chez ses compatriotes, cette capacité qui leur est propre, de savoir résister, «à faire face aux défis quotidiens, que tous les partenaires au développement reconnaissent à notre peuple. Cette qualité, qui fonde les grandes Nations, s’est particulièrement manifestée sur deux fronts importants: la performance économique de notre pays et sa situation sécuritaire». Pour M. Paul Biya la performance économique du Cameroun se caractérise par une amélioration de sa croissance par opposition au rétrécissement de la croissance mondiale avec la baisse persistante des prix du pétrole et des autres matières premières.
Le président s’est donc félicité de ce que, dans cet environnement international défavorable, l’économie camerounais a su résister. «Elle a maintenu ses prévisions de croissance à 6%, avec une inflation limitée à un peu moins de 3%. Ni les dépenses supplémentaires occasionnées par l’effort de guerre contre le terrorisme, ni même les perturbations de l’activité économique dans les zones attaquées n’ont pu nous empêcher d’atteindre nos objectifs…»
Le chef de l’Etat se dit conscient de ce que «cette croissance ne suffit pas encore à transformer de façon significative le quotidien de nos populations à la base. Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux. Mais il est bon de saluer ce bel effort, grâce auquel nos indicateurs macroéconomiques sont plus viables. Je dois d’ailleurs mentionner que cette croissance a permis à notre économie de générer, jusqu’à fin novembre 2015, 337 mille 660 emplois nouveaux contre 283 mille 443 l’année dernière. Sur ce chapitre, il me plaît de relever que de 2011 à 2015, 1 million 175 mille 358 emplois recensés ont été créés».
M. Biya opère ainsi donc un virage économique qui lui donne de donner des perspectives au pays dans l’optique de son émergence en 2035. Une échéance qui devra s’adosser sur l’organisation de deux Coupes des nations de football: féminine en 2016 et masculine en 2019. A ce titre le président réaffirme d’avoir au gouvernement de s’employer activement à la mise en place des infrastructures y afférentes. Surtout une fois de plus que «notre objectif majeur demeure l’accélération de la croissance économique. Notre croissance doit être plus forte, plus durable, plus inclusive et génératrice de plus d’emplois pour tous, notamment pour notre jeunesse. Nos populations doivent ressentir les effets bénéfiques de cette croissance. Pour y parvenir, et je l’ai réitéré récemment au Gouvernement, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi reste notre boussole».
En autre outil activé par M. Paul Biya, le Plan d’urgence qui indique les priorités immédiates de tous ces chantiers que le gouvernement doit mener de front avec ses missions quotidiennes. Pour le chef de l’Etat, «ce plan d’urgence triennal, si attendu par nos populations, est désormais sur les rails et en cours d’exécution. Les résultats des actions déjà engagées seront bientôt plus visibles. En 2016, le pari majeur pour notre pays reste la création des conditions d’une véritable industrialisation. L’émergence ne se conçoit pas sans une industrie viable. Nous disposons de ressources nombreuses : agricoles, minières, touristiques, culturelles et humaines. Elles constituent, pour notre pays, une grande réserve de croissance. J’ai instruit le Gouvernement d’accélérer la mise en place des conditions préalables à l’industrialisation de notre pays».
M. Biya sait que les conditions indispensables pour la matérialisation des effets bénéfiques de ce dispositif d’urgence sont: la disponibilité d’une énergie suffisante et permanente. Une énergie électrique qui s’est invité lors de la diffusion de son discours. Un peu comme pour dire, qu’il y a encore des efforts à faire.
Cameroun: Le virage économique de Paul Biya
