Un nouveau scandale d’une ampleur inédite secoue le football camerounais. D’après les informations recueillies par 237online.com, Valentin Nkwain, le controversé président de Victoria United FC, club de Limbe, est accusé de séquestration et de torture sur ses propres joueurs. Djomeni Eric Parfait, gardien de l’équipe, a déposé une plainte officielle le 25 février dernier à la deuxième région de gendarmerie du Littoral, soutenu par les témoignages de deux coéquipiers, Ewane Enopa et Étienne Mukete.
Un système dictatorial qui fait trembler le football camerounais
Cette affaire révèle les méthodes brutales d’un dirigeant qui, depuis sa prise de fonction en 2020, multiplie les comportements controversés. Selon les proches des victimes, Nkwain accusait ces joueurs d’avoir parié sur les défaites de leur propre équipe et d’avoir truqué des matchs. Pour justifier ses soupçons, il évoque le fait que Victoria United, pourtant champion en titre, occupe actuellement la neuvième place du championnat après avoir enchaîné quatre défaites consécutives.
« Il a tenté de monter une procédure judiciaire abusive contre les enfants par-devant le procureur du Sud-Ouest », explique Me Yannick Djeumeni, avocat des plaignants. « C’est après l’échec de cette entreprise qu’il a cru devoir les séquestrer, non sans les soumettre à des actes de tortures d’une violence inouïe.«
Malgré une vidéo diffusée sur la chaîne personnelle du président où Eric Parfait Djomeni affirme n’avoir jamais été séquestré, les autorités prennent l’affaire très au sérieux. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okala Bilaï, a ordonné l’ouverture d’une enquête qui a déjà conduit à une brève interpellation de Nkwain.
L’impunité enfin remise en question
Ce nouveau scandale survient alors que Valentin Nkwain vient d’être sanctionné par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) pour d’autres faits. Le dirigeant a écopé d’une amende de dix millions de francs CFA et d’une suspension pour le reste du championnat après avoir verbalement agressé et menacé des arbitres lors des matches contre Dynamo de Douala et Fauve Azur en janvier dernier.
« Cela ne renvoie pas une bonne image de notre football. Quelqu’un qui agresse les arbitres est allé trop loin », a commenté l’ancien Lion indomptable Emmanuel Maboang Kessack, cité par une source proche du dossier consultée par 237online.com.
Le style de management autoritaire et paternaliste de Nkwain, ancien photographe devenu président omnipotent, semble avoir atteint ses limites. « Il veut tout faire. Vous allez le voir dans les gradins en début de match, à la mi-temps dans les vestiaires, et à la fin du match il est sur le banc de touche », témoigne un ancien entraîneur local sous couvert d’anonymat.
Alors que la procédure judiciaire suit son cours, ce scandale pourrait marquer un tournant dans la carrière d’un dirigeant jusque-là considéré comme intouchable dans le paysage footballistique camerounais.