Comme un refrain tragiquement familier, le quartier Omnisports à Yaoundé, au Cameroun, semble se noyer sous un flux incessant de déchets, une vision cauchemardesque qui s’invite dans le quotidien des résidents et commerçants. Le 19 juillet 2023, le spectacle offert n’était que trop familier : une marée nauséabonde d’ordures, d’eau stagnante noircie, de mouches et de moustiques, un tableau d’insalubrité frappante.
Une affaire d’inhabitude ?
Sur ce champ de bataille où l’insalubrité semble avoir triomphé, la vie continue étrangement. Les commerçants comme Ousmane, un vendeur de viande, ou Michelle, une vendeuse d’avocats, ont appris à cohabiter avec cet environnement malsain, malgré l’impact notable sur leurs affaires.
La lutte silencieuse des commerçants
Face à ce défi imposant, certains commerçants, comme Louisa, tentent tant bien que mal de maintenir un semblant de propreté autour de leur espace de vente. « Je fais un peu de ménage chaque matin en arrivant, et ça permet à mes clients de toujours me faire la recette sans avoir un regard dans les ordures autour moi », confie-t-elle.
Le cri du cœur de la population
Mais alors que certains s’adaptent, d’autres subissent. Des taximen aux résidents en passant par les passants, beaucoup sont ceux qui ressentent le poids de cette situation alarmante. George Fobasso, cordonnier de la place, exprime son exaspération : « C’est très mauvais, ça nous étouffe tous les jours, chaque matin la poubelle ne fait qu’augmenter et arrive devant mon comptoir, je suis fatigué ».
Les échos d’une crise plus profonde
Alors, qui blâmer ? Selon un responsable de la société d’Hygiène et de salubrité du Cameroun (Hysacam), le problème s’enracine dans des arriérés de salaire, des dettes impayées et un déficit matériel : « Le personnel n’est pas payé, les camions n’ont pas de carburant pour collecter les ordures ni de pièces de rechange. Sur 200 camions à Yaoundé, il y a à peine une quarantaine qui est opérationnelle ».
Une lumière au bout du tunnel ?
L’heure est à la mobilisation. Réunions avec les administrations, plaidoyers envers les mairies : le personnel de l’Hysacam espère trouver une solution à cette crise qui empoisonne la vie des habitants du quartier Omnisport et, plus largement, de la capitale politique camerounaise. En attendant, l’insalubrité règne en maître.
Retrouvez plus d’informations sur cette situation sur 237online.com