D’après les informations rapportées par 237online.com, l’attribution du prix du « Premier Entrepreneur du Cameroun » au président Paul Biya soulève une vague d’interrogations dans le milieu des affaires. Cette distinction, censée récompenser son « extraordinaire dévouement » au renforcement de l’entrepreneuriat, intervient dans un contexte économique particulièrement tendu.
Le bilan entrepreneurial vanté par les organisateurs peine à convaincre de nombreux observateurs. Alors que le communiqué officiel met en avant les « succès remarquables » dans l’agriculture et l’agroalimentaire, le secteur privé camerounais continue de faire face à des défis structurels majeurs : accès au financement limité, bureaucratie pesante et infrastructures défaillantes.
Une promotion aux résultats mitigés
Si la communication officielle du gouvernement camerounais insiste depuis des années sur la promotion de « la bonne image du Cameroun et ses opportunités d’investissement » lors des sommets internationaux, les chiffres racontent une autre histoire. Le pays peine toujours à attirer les investissements directs étrangers significatifs, malgré les nombreux déplacements présidentiels vantés dans le communiqué.
Cette distinction, qui associe curieusement fonction présidentielle et entrepreneuriat, semble davantage relever d’une opération de communication que d’une reconnaissance méritée. Elle souligne le fossé croissant entre les discours officiels et les réalités du terrain vécues par les véritables entrepreneurs camerounais.
Les petites et moyennes entreprises, censées bénéficier d’un « soutien indéfectible », continuent de se battre quotidiennement contre des obstacles structurels que même le « Premier Entrepreneur » du pays n’a pas réussi à lever en quatre décennies de pouvoir.
