Dans un tournant historique pour le Cameroun, la jeunesse du pays s’apprête à redéfinir son propre destin. Le gouvernement, dans un geste sans précédent, ouvre grand les portes de la participation citoyenne, invitant les jeunes à façonner eux-mêmes la Politique nationale de la Jeunesse (PNJ). Cette démarche audacieuse promet de transformer radicalement le paysage social et politique du pays.
Une nouvelle ère de participation jeune au Cameroun
Le mercredi 25 septembre 2024 marquera à jamais l’histoire de la jeunesse camerounaise. Ce jour-là, dans la salle de réunions du Ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique (MINJEC), s’est tenue une réunion qui pourrait bien changer la donne pour des millions de jeunes Camerounais.
Le ministre Mounouna Foutsou, visiblement ému, a donné le coup d’envoi des consultations des réseaux thématiques des mouvements et associations de jeunesse. L’objectif ? Rien de moins que la révision complète de la Politique nationale de la Jeunesse. « Nous sommes face à une situation marquée par des phénomènes nouveaux », a déclaré le ministre, soulignant l’urgence d’actualiser une politique qui semblait avoir pris quelques rides.
Cette initiative, comme le rapporte 237online.com, s’inscrit parfaitement dans la vision du Chef de l’État qui, lors de sa prestation de serment, avait promis d’« offrir davantage de possibilités et de participation des jeunes à la prise de décisions ». Une promesse qui prend aujourd’hui tout son sens.
La jeunesse camerounaise aux commandes
Mais ce qui rend cette démarche véritablement révolutionnaire, c’est la méthode employée. Exit les comités d’experts en costume-cravate pontifiant sur ce qui est bon pour la jeunesse. Cette fois-ci, ce sont les jeunes eux-mêmes qui sont aux manettes.
Le processus a été confié au Conseil national de la Jeunesse du Cameroun (CNJC), véritable fer de lance des mouvements et associations de jeunesse du pays. L’objectif est clair : produire « un document élaboré par les jeunes et pour les jeunes », comme l’a souligné le ministre Foutsou.
Et pour s’assurer que toutes les voix soient entendues, une approche novatrice a été mise en place. Des plateformes WhatsApp seront créées pour chaque groupe thématique, permettant des échanges directs et dynamiques. Une véritable révolution 2.0 dans un pays où la fracture numérique reste un défi.
De la rue aux réseaux sociaux : une consultation tous azimuts
La diversité de la jeunesse camerounaise est pleinement prise en compte dans ce processus. Des réseaux thématiques couvrant des domaines aussi variés que l’emploi, l’éducation, l’agriculture ou encore l’environnement seront consultés.
Mais la véritable innovation réside dans l’inclusion de la diaspora. Comme l’explique Gaël Brice Sop, vice-président n°1 du Bureau exécutif national du CNJC : « La diaspora représente un potentiel immense pour notre pays. Leur perspective unique est essentielle pour façonner une politique de jeunesse véritablement inclusive et tournée vers l’avenir. »
Pour faciliter cette participation à distance, un site internet dédié a été mis en place : www.cnjcnyc.info. Fadimatou Iyawa Ousmanou, présidente nationale du CNJC, assure que tout a été mis en œuvre pour que ces consultations en ligne soient un succès : « Nous avons organisé une formation approfondie pour que tous sachent comment ça se passe, notamment en ligne. Nos présidents des bureaux déconcentrés sont désormais mieux que jamais outillés. »
Des défis à relever, des opportunités à saisir
Bien sûr, ce processus n’est pas sans défis. Comme le souligne Boris Christian Zo’o, chargé de la communication du CNJC : « Notre plus grand défi sera de synthétiser toutes ces voix, parfois divergentes, en une politique cohérente et applicable. Mais c’est aussi notre plus grande opportunité : celle de créer une politique qui reflète véritablement les aspirations de notre jeunesse dans toute sa diversité. »
Cette révision de la PNJ intervient à un moment crucial pour le Cameroun. Avec une population jeune en pleine croissance et des défis économiques et sociaux pressants, le pays a plus que jamais besoin de l’énergie et des idées de sa jeunesse.
L’insertion professionnelle des jeunes reste un défi majeur. Cette nouvelle PNJ pourrait bien être l’outil qui permettra de débloquer le potentiel immense de cette génération montante.