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Cameroun : Le meeting de Pierre Kwemo réprimé à Bafang ?

L’administration a fait usage des armes et des gaz lacrymogènes pour disperser les invités au meeting d’accueil du maire récemment libéré.

Il ne faisait pas bon être un passager en transit hier, dimanche 24 février 2019, à Bafang. Parti de Nkondjock pour Bafoussam, Georges Hen a été
confondu aux invités du meeting d’accueil que des cadres de l’Union des mouvements socialistes (Ums) ont décidé d’organiser, pour le retour de leur président et maire de Bafang, Pierre Kwemo, après un séjour de plusieurs semaines à la prison principale de Yaoundé. Il a reçu une décharge de gaz lacrymogène et ses yeux lui font actuellement mal. Comme lui, de braves citoyens qui passaient par là n’ont pas été épargnés par la furie des bidasses. Depuis le matin, les autorités administratives utilisent ce procédé pour disloquer tout regroupement et ainsi dissuader tous les velléitaires qui ont voulu braver l’interdiction de manifester. Très tôt le matin, la ville a été militarisée. Policiers, gendarmes et d’autres forces ont été positionnés dans les espaces sensibles de la ville, avec pour consigne d’empêcher tout rassemblement. Venus de Kekem, Bandja, Babouantou, etc., les potentiels participants au « meeting d’accueil » n’ont pas eu le temps de se retrouver.

Des tirs ont été entendus çà et là. Mais au moment d’aller sous presse, il était difficile de faire un premier bilan. Pierre Kwemo a projeté un point de presse nocturne, pour faire la lumière sur cette tumultueuse journée. Ce dimanche, les forces de l’ordre ont donné le ton en interdisant aux stations-services de vendre du carburant aux motos-taxis, soupçonnés d’avoir été mobilisés pour le cortège du président de l’Ums. Après la libération de Pierre Kwemo de la prison centrale de Kondengui, où il a séjourné pour une affaire de terrain, la hiérarchie de son parti a programmé un meeting
d’accueil pour son leader.

Le programme des manifestations rendu public prévoyait à partir de 10h, la mise en place des militants et sympathisants, une prière œcuménique
(avec pasteur, prêtre et imam), le mot d’un représentant des populations qui se sont battues pour la libération de leur maire, un mot de remerciement de M. Kwemo et les réjouissances populaires. Mardi, 19 février 2019, le sous-préfet de l’arrondissement de Bafang, avait signé un « arrêté » portant interdiction d’une manifestation publique projetée par l’Union des mouvements socialistes (Ums). « … Est et demeure interdite l’organisation de la manifestation publique projetée par l’Union des mouvements socialistes le dimanche 24 février 2019 au lieudit Place des fêtes de Bafang » , écrivait Ndongo Mbang Auguste Alain, qui disait s’appuyer sur des dispositions de la loi n°90/065 du 19 décembre 1990. « Tout contrevenant aux dispositions du présent arrêté sera puni des peines prévues à l’article 231 du Code pénal », menaçait alors l’administrateur. Fatigués d’obtenir, de la hiérarchie du sous-préfet, la levée de l’interdiction de leur manifestation, ils ont voulu forcer.

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