Les engins de la mairie de Douala 3ème ont rasé ce marché dont les activités des commerçants obstruaient les travaux.Les marchandises plongées dans la boue, les commerçants derrière leurs étals à même le sol, le regard triste, la mine abattue. Les jeunes qui fouillent les objets de valeurs entre ces bâtiments détruits par deux Caterpillar. C’est le visage qu’offre le marché Ndogpassi depuis le lundi 29 juin 2015.
Le délai de trois semaines fixé par la mairie de Douala 3ème et les responsables du marché, pour la démolition du marché, est arrivé à expiration. D’où la présence de gros engins dans le marché Ndogpassi. Toutefois, la casse ne s’est pas effectuée dans tout le marché. Le bloc B y est passé en premier car la pétition signée par les 1200 commerçants stipulait que « sans lieu de recasement pas de destruction». Ce lieu prévu pour le recasement sera livré dans 20 jours, pour accueillir les 1575 commerçants enregistrés à l’avance. Soit 1200 comptoirs et 375 boutiques.
Avec la résistance des commerçants, le comité d’organisation des travaux de la mairie de Douala 3ème a décidé de casser le marché en partie. Il sera donc question de recaser quelques commerçants avant de détruire le second bloc. « Ceci nous permettra d’éviter le désordre. Et c’est un mal pour un bien », déclare Jean Robert Feuyang président du marché Ndogpassi. Mais, certains commerçants sont dans le désarroi. Ces derniers, à l’annonce de la destruction du marché ont cru à une arnaque. Dans la mesure où, à en croire les commerçants, il leur était demandé la somme de 7000 Fcfa au préalable pour échapper à la fureur des Caterpillar. Raison pour laquelle, plusieurs d’entre eux ont quitté leurs boutiques, abandonnant leurs marchandises « c’est la raison pour laquelle j’ai laissé mes marchandises dans ma boutique. Mais hélas !», hurle une commerçante en proie à la tristesse.
Cependant, de nombreux commerçants ont pris la peine de libérer leurs marchandises. « C’est depuis une semaine que j’ai déménagé mes affaires de la boutique. Quand j’ai appris ce matin qu’on avait tout cassé, je suis venue voir la situation. C’est vrai que je vais stopper mes activités pendant quelques temps mais au fond je suis ravie car bientôt tout sera neuf », déclare Caroline. Ce marché qui s’étend sur l’axe principal Douala-Yaoundé a toujours été dans un délabrement depuis belle lurette à cause des embouteillages excessifs dus aux étals qui remplissaient la chaussée. Les travaux effectifs débuteront après la construction des lieux de recasement. Ce qui réjouit plus d’un. Mais, il faut au préalable s’être fait enregistré. « J’ai été enregistré depuis bien longtemps et je suis certain que le désordre de ce marché prendra bientôt fin », déclare Rigobert Djomo.
[b]Murielle Ngueyep (Stagiaire)[/b]