Cameroun : Le Fmi met la pression sur le régime de Yaoundé

Le FMI et le Ministre Motaze

L’institution internationale, qui a accepté de prêter 67 milliards à Yaoundé, appelle le pays d’Afrique centrale à poursuivre ses efforts afin de contrôler les dépenses publiques et améliorer la gouvernance et la transparence.

Le Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé le décaissement de 82,8 millions de DTS (environ 115.7 millions de dollars), soit 66,748 milliards de F au profit du Cameroun, a récemment annoncé l’institution basée à Washington sur son site internet. Il s’agit des conclusions d’une mission de travail menée par visioconférence avec les autorités camerounaises entre le 2 et le 22 décembre 2021 et qui rentrent dans le cadre des traditionnelles consultations au titre de l’article IV, et de la première revue des accords au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) et du mécanisme élargi de crédit que le Cameroun a récemment conclu avec l’institution financière sur la période 2021-2024.

Les experts se sont notamment entretenus avec le Premier ministre, le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, les ministres des Finances, et de l’Économie, des représentants de partenaires au développement, le secteur privé. L’institution internationale soumet par ailleurs le Cameroun au respect de certains engagements pour atteindre les objectifs arrêtés de commun accord afin de préserver la viabilité des finances publiques. L’objectif étant de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement pour 2030 (SND30). « Les autorités entendent réduire progressivement le déficit budgétaire en le faisant passer de 3,2 % en 2021 à 2 % en 2022, puis au-dessous de 1 % en 2024. Elles comptent également revoir leur stratégie de recettes à moyen terme », peut-on lire dans le communiqué du Fmi.

Contrôle des dépenses

Le Cameroun devra également mettre un accent sur l’accroissement des recettes tirées du secteur non pétrolier ainsi que sur l’élargissement de la base d’imposition et l’amélioration de la politique fiscale, afin d’aider le pays à atteindre son potentiel de recettes, de dégager de l’espace budgétaire pour la SND30 en améliorant le contrôle et l’efficience des dépenses publiques. Il est aussi demandé de faire des efforts pour veiller à ce que toutes les recettes et les dépenses soient inscrites au budget, de continuer à œuvrer pour réduire les risques budgétaires, ce qui passera en particulier par une meilleure gestion des entreprises publiques et des passifs conditionnels. Le Fmi a par ailleurs encouragé les efforts déployés par les autorités pour avancer dans leur programme de réformes structurelles, notamment sur la formulation et l’exécution du budget, de passation des marchés publics et la gestion des dépenses en capital, ainsi que la gestion de la trésorerie et de la dette publique. La mission a insisté sur le fait que la réalisation d’une croissance forte, durable et inclusive passerait par une intensification des réformes structurelles afin d’améliorer la gouvernance et la transparence.

Elle se félicite des récentes mesures prises par les autorités camerounaises en vue de renforcer la gouvernance et d’honorer ainsi les engagements pris dans le cadre de la facilité de crédit rapide du Fmi, notamment la publication du rapport d’audit des dépenses liées au Covid-19 en 2020. La mission salue enfin la publication du rapport 2019 au titre de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Signalons que depuis quelques années, le Cameroun est en proie à des difficultés économiques avec une croissance pas du tout satisfaisante. Cette mauvaise performance s’explique notamment par la forte dégradation des comptes publics (déficit, dette, augmentation des coûts d’emprunt), ce qui a contraint le gouvernement à demander l’aide du Fmi.

Ahmed MBALA / 237online.com

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