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Cameroun : Le flou artistique des inscriptions sur les listes électorales

Le 31 août dernier était la date butoir de la fin des inscriptions sur les listes électorales.

Avec 400 mille nouveaux inscrits à peine, Elecam joue-t-il franc jeu ?

Un bureau de vote dans l’arrondissement de Yaoundé 1er.

Des citoyens venus en nombre solliciter une inscription sur les listes électorales, afin d’exercer leur devoir civique, sont accueillis sans la moindre diligence.

Pour certains, leur demande d’inscription sera rejetée pour défaut de conformité avec les exigences du code électoral. Pascal B qui résidait à l’Ouest du pays, arrivé à Yaoundé depuis quelques semaines, ne peut s’inscrire. Il ne remplit pas les 6 mois de résidence permanente dans sa nouvelle Commune. Pour l’une ou l’autre raison, les agents d’Elecam peuvent rejeter une demande.

Depuis l’ouverture des inscriptions le 1er janvier dernier, on a n’a noté aucune mobilisation d’Elecam pour inciter les citoyens à s’inscrire. Les partis politiques eux-mêmes membres des commissions d’inscription n’ont mené aucune campagne de sensibilisation sur le terrain. En dehors du mouvement 11 millions des citoyens qui s’est démené dans l’éducation des masses et la bataille autour de l’enjeu du fichier électoral, les autres acteurs sont restés invisibles.

Fichier électoral

Avec 400 mille nouveaux inscris annoncés par Elecam, on oscille globalement au taux de 7 millions d’électeurs. En attendant le toilettage des listes, il apparait que le fichier électoral reste désespérément stagnant. Sur une population estimée à plus de 20 millions d’habitants dont la moitié a atteint la majorité civile, on note comme des manœuvres souterraines d’Elecam pour empêcher l’inscription massive sur les listes électorales. L’enjeu des législatives et des municipales qui se profile à l’horizon, risque d’être altéré par ce flou artistique.

La désaffection des populations visà-vis de la politique, est également un argument à prendre en compte. Bon nombre de citoyens estimant que tout est joué d’avance et que leur vote ne compte que pour du beurre. Ce verrouillage systématique orchestré avec la caution d’Elecam, contribue à ôter toute crédibilité aux législatives et municipales à venir. C’est le contraire qui aurait surpris. Le parcours d’Erik Essoussè du Minat où il a censuré la presse pendant des années à Elecam où il est comme qui dirait en mission, permet de soutenir sans ambages que les législatives et les municipales à venir seront une formalité pour le parti au pouvoir.

L’Indépendant N° 459 du Lundi 02 Septembre 2019

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