Les grandes réalisations restent juste un slogan aujourd’hui au Cameroun.
Sinon, comment pouvez-vous expliquer qu’au 21è Siècle, dans un pays comme le nôtre, qui a le deuxième grand réseau hydrographique de l’Afrique avec une façade maritime de 402 Km de côte, on souffre du manque d’eau potable, de délestage et de ressources halieutiques ? Personnellement, je pense qu’il y a encore un réel problème de l’exploitation rationnelle et durable du potentiel hydraulique existant.
Et cela relève du ressort de nos gouvernants. Vous parlez de 3000 forages en cours de réalisation dans le Grand Nord. C’est très beau ! Mais il faut un suivi après la construction. Sinon, après deux ans, ces forages resteront des objets de décoration des lieux publics comme ce que nous voyons aujourd’hui dans plusieurs villages du Grand Sud.
Pour ce qui est de l’énergie électrique, le délestage fait partie du quotidien de la majeure partie des populations de Douala. Car il ne se passe aucune journée sans qu’on coupe l’électricité dans plusieurs quartiers de la capitale économique. Quant à l’eau, nous nous posons souvent la question si ce sont nos enseignants de l’école primaire qui nous avionnaient menti ou si c’est nous qui avions mal assimilé le cours sur les qualités d’une eau potable.
Ces derniers disaient qu’une eau potable doit être limpide, inodore, sans saveur et fraîche. A Douala, lorsque vous avez la chance que l’eau coule, je ne sais quelle couleur l’attribuer et quel goût elle a. Et la situation va de mal en pire depuis plus de dix ans que je réside dans cette ville. On se pose bien la question de savoir si c’est ça les grandes réalisations ou encore si c’est à cette allure que nous allons atteindre l’émergence à l’horizon 2035.
