Ce jeudi 6 mars 2025 marque un tournant historique dans la vie institutionnelle du Cameroun. Après près de quatre décennies d’existence sans véritable domicile fixe, le Conseil économique et social (CES) inaugure enfin son immeuble siège à Yaoundé, comme le rapporte 237online.com. Cette cérémonie d’envergure se déroule en présence de Luc Ayang, président de l’institution depuis 1984 et représentant personnel du chef de l’État pour l’occasion.
Un organe constitutionnel en quête de renaissance
Créé par l’article 54 de la Constitution et régi par la loi N° 86/009 du 5 juillet 1986, le CES constitue une assemblée consultative stratégique pour le développement national. Pourtant, comme le souligne l’enquête de 237online.com, cette institution semble avoir été mise en veilleuse depuis l’abandon des plans quinquennaux et l’adoption des plans d’ajustement structurel dans les années 80.
« Le Conseil économique et social assure la représentation des principales activités économiques et sociales, favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et contribue notamment à l’élaboration de la politique économique et sociale du Gouvernement« , rappelle le texte constitutionnel. Dans un contexte économique marqué par des défis majeurs pour le Cameroun, l’inauguration de ce siège pourrait symboliser une volonté de redynamisation de cette institution aux 150 membres nommés par décret présidentiel.
Entre renaissance institutionnelle et polémiques budgétaires
Cette inauguration soulève néanmoins des questions sur l’efficacité réelle de cette institution présidée depuis 41 ans par le même homme. Le fait que le CES « n’ait plus été saisi » officiellement depuis 1986 interroge sur sa pertinence dans l’architecture institutionnelle actuelle du Cameroun.
Par ailleurs, comme le rappelait un précédent article de 237online.com cité dans cette cérémonie, le coût de construction de cet édifice avait suscité des controverses. Christian Massoma, une voix critique, avait qualifié ce projet de « provocation » dans un contexte économique difficile pour de nombreux Camerounais.
Cette inauguration marque-t-elle le début d’une nouvelle ère pour le Conseil économique et social, ou simplement l’aboutissement d’un projet immobilier coûteux pour une institution aux contours flous ? La question reste posée alors que le pays fait face à des défis sociaux et économiques majeurs qui nécessiteraient justement l’expertise d’un tel organe consultatif.
Moi je pense qu’il serait vraiment mieux d’envisager de nouvelles réformes au niveau du personnel. Notamment pour le poste de président de la CES, on ne peut prétendre à une meilleure vie si l’on maintient sans cesse les mêmes personnes au pouvoir durant de très longues années.
Faut aussi savoir faire place à de nouvelles réformes qui elles apportent de nouvelles idées également.