Victime de sévices dans les locaux de la Sécurité militaire (Semil) à Douala en 2019, le musicien camerounais Longuè Longuè est parvenu à mettre la main sur une vidéo de cet épisode douloureux, qu’il a rendue publique le 23 octobre. Il explique à 237online.com son traumatisme et ses combats pour obtenir réparation.
Entre les griffes de la Semil
En 2019, un an après l’élection présidentielle contestée d’octobre 2018, Longuè Longuè fait entendre sa voix en affirmant que Maurice Kamto a remporté le scrutin. Peu après, le chanteur est arrêté à Douala par des agents de la Semil, qui l’emmènent dans leurs locaux. « Dès mon arrivée, ça a été un véritable carnage », se souvient-il. Séances de torture, coups de machette sur les jambes et la plante des pieds… Toute la scène est filmée par un lieutenant-colonel, chef de l’antenne de la Semil à Douala.
Ils paieront
Libéré le lendemain, Longuè Longuè n’a jamais récupéré son passeport, confisqué lors de son arrestation. « Ils paieront et justice sera faite », lance-t-il, espérant le soutien du « peuple« . Cinq ans après, il éprouve un mélange de « fierté » et de « regret » : fierté de n’avoir jamais abandonné son combat, regret d’avoir tout perdu.
Marginalisation et espoir de justice
« Je me sens marginalisé par ce peuple que je voulais libérer », déplore-t-il. Pour répondre à ses détracteurs, Longuè Longuè a publié les images des actes de torture subis, suscitant une vague d’indignation. Le ministre de la Défense a ordonné l’ouverture d’une enquête, qui inquiétera peut-être Émile Bamkoui, le très redouté patron de la Semil.
