L’affaire Hervé Parfait Mbapou secoue le Cameroun comme un tremblement de terre politique, menaçant d’ébranler les fondations mêmes du pouvoir à Yaoundé. Ce scandale tentaculaire, qui mêle escroquerie, haute trahison et intrigues de palais, pourrait bien être la tempête parfaite que le régime de Paul Biya redoutait depuis longtemps.
Le « Raspoutine » camerounais démasqué
Hervé Parfait Mbapou, ce quadragénaire au physique peu avenant, s’est révélé être un véritable caméléon du pouvoir. Passé maître dans l’art de l’arnaque et de la manipulation, il a su tisser sa toile au cœur même des cercles les plus fermés de l’État camerounais. Comme le rapporte 237online.com, son arrestation spectaculaire le 30 août dernier a levé le voile sur un réseau d’escroquerie d’une ampleur inédite, avec des ramifications jusque dans les bureaux feutrés de la présidence.
Mais qui est vraiment cet homme que certains n’hésitent pas à surnommer le « Raspoutine camerounais » ? Son parcours tient du roman noir. D’un simple « feyman » (arnaqueur de bas étage) de l’Est du pays, il est devenu en quelques années l’éminence grise redoutée de tout Yaoundé. Une ascension fulgurante qui pose question : comment a-t-il pu prospérer si longtemps dans l’ombre du pouvoir sans éveiller les soupçons ?
Des liaisons dangereuses au sommet de l’État
L’enquête en cours révèle un système bien huilé, où Mbapou aurait su exploiter les failles et les ambitions de hauts responsables camerounais. Sa relation privilégiée avec l’ancien directeur du cabinet civil de la présidence, Martin Belinga Eboutou, lui aurait ouvert bien des portes. Mais c’est surtout ses liens présumés avec le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial de Paul Biya, qui font trembler le Palais de l’Unité.
Si les accusations de Mbapou se confirment, c’est tout l’édifice du pouvoir qui pourrait s’effondrer comme un château de cartes. On parle ici d’un homme qui aurait eu accès aux secrets les mieux gardés de l’État.
Une « industrie du mal » au cœur du pouvoir ?
Les révélations de Mbapou sur l’existence d’une « vaste industrie du mal » plongeant ses racines au cœur même du pouvoir ont l’effet d’une bombe à fragmentation. Chaque jour apporte son lot de nouvelles stupéfiantes, alimentant les conversations dans les maquis de Yaoundé et sur les réseaux sociaux.
L’arrestation de sept autres personnes, dont des agents du renseignement et une diplomate en service à la présidence, laisse entrevoir l’ampleur du réseau. Cette affaire pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg. On peut s’attendre à d’autres révélations fracassantes dans les semaines à venir.
Un procès à hauts risques pour le régime
Le futur procès d’Hervé Parfait Mbapou s’annonce comme l’événement judiciaire de l’année au Cameroun. Beaucoup y voient l’opportunité de lever enfin le voile sur les pratiques opaques au sommet de l’État. Mais pour le pouvoir en place, c’est un véritable exercice d’équilibriste qui s’annonce.
Comment juger Mbapou sans risquer d’exposer les failles et les compromissions au sein même du système ? Le régime de Paul Biya, déjà fragilisé par des années de contestation, peut-il se permettre un tel procès public ?
Vers un séisme politique au Cameroun ?
L’affaire Mbapou pourrait bien être le catalyseur d’un changement profond dans la vie politique camerounaise. Alors que le pays se prépare à une transition post-Biya, ce scandale pourrait rebattre toutes les cartes.
Pour de nombreux observateurs, c’est l’occasion ou jamais de nettoyer les écuries d’Augias du pouvoir camerounais. Mais d’autres craignent que cette affaire ne soit qu’un écran de fumée, destiné à masquer d’autres enjeux plus profonds.