lus de cinquante ans déjà que l’Afrique et singulièrement le Cameroun, courent après le développement. Malgré les efforts et les sacrifices, la situation plutôt que de s’améliorer, empire chaque jour davantage. C’est comme si on donnait autant de coups d’épée dans l’eau.[pagebreak] La misère, la famine, la maladie et les souffrances se sont installées dans la durée. Les bidonvilles ont encerclé des villes construites dans la cacophonie et développent des colonies de bandits, de mendiants et de spécialistes de la débrouille vivant au jour le jour. Les campagnes sont abandonnées à elles-mêmes.
Toute la population vit dans une spirale de chômage déguisé. L’essentiel de la jeunesse du pays rase les murs et survit presque de façon marginale. Les anciens ont tout confisqué, ne daignant laisser que des miettes aux autres. La corruption se porte bien et les détournements de deniers publics sont un sport national.
Et pourquoi donc ce chapelet de malheurs, s’interroge-t-on souvent ça et là ? Qu’est-ce qui peut justifier cette imparable descente aux enfers de tout un pays, de tout un peuple ? D’aucuns avancent simplement qu’il s’agit de l’œuvre du diable.
Car, contrairement à ce que racontent quelques leaders de l’Eglise catholique pour qui le Cameroun est placé sous l’aile protectrice de la vierge Marie, c’est plutôt le contraire qu’on observe sur le terrain. Le diable a tout investi : le pouvoir, les universités, les lycées, les collèges et les écoles, les hôpitaux, les lieux de service, les bars et les boîtes de nuit, les stades de football, les aires de sport, et même les Eglises.
Toutes les institutions sont sous la coupe de Satan. La vérité est que les sectes diaboliques ont envahi toute la société. Franc-maçonnerie, Rose-Croix, Eboka, Ekankhar, Opus Déi et autres loges maléfiques dictent leurs lois. Elles recrutent dans toutes les couches sociales et infestent même les institutions de formation des hommes de Dieu. C’est pourquoi les Séminaires et autres Facultés de Théologie sont devenus des antres des pratiques déviantes comme l’homos*e*xualité. Certains observateurs pensent même qu’il s’agit-là de laboratoires d’expérimentation de ces déviances qui sont
par la suite répandues dans le vaste monde.
A ces loges sataniques s’est ajoutée la déferlante des Eglises dites de réveil qui abritent toutes sortes de rapaces agissant sous le couvert du Christ. Des individus mal famés, profitant de la naïveté de la population en proie à un profond désarroi provoqué par l’incertitude chronique, arnaquent, pillent et disloquent des familles entières. La liste des méfaits de ces nouveaux entrepreneurs religieux est si longue qu’il faudrait une encyclopédie entière pour la révéler. Au lieu de prier et de soutenir spirituellement leurs ouailles, ces bandits à col blanc ne songent qu’à s’enrichir rapidement. Tout comme les jeunes Prêtres catholiques qui, au lieu d’apporter à leurs paroisses, les dépouillent plutôt des maigres richesses laissées par les missionnaires blancs.
Pourquoi donc s’étonner que tout aille de travers dans notre pays ? Si les dirigeants, les populations, bref tout le monde ne s’adonne qu’au satanisme, comment s’attendre à la moindre rédemption ? Pourtant la spiritualité, du moins la bonne, pourrait bien permettre à notre pays meurtri de revenir sur le droit chemin. On pourrait à ce titre copier les exemples venus d’ailleurs. Les pays d’Asie, Japon, Chine, Corée ou Inde pour ne citer que ceux-là ont su développer une spiritualité en concordance avec leurs aspirations au développement pour se l’approprier. Idem pour les Etats-Unis, pays capitaliste par excellence qui passe aussi pour avoir l’une des sociétés les plus croyantes. Sans oublier plus près de nous, le cas du Brésil devenu pays émergent qui abrite la plus importante communauté pentecôtiste de la planète. A contrario, on a vu le sort qui a été réservé à l’Union Soviétique, pays qui a résolument tourné le dos à Dieu. Lui et ses dirigeants athés furent balayés par l’histoire.
Il ne s’agit pas pour notre pays de s’engager dans la voie du fondamentalisme. Parce qu’en tout état de cause, les extrémismes sont à éviter, à cause des ravages qu’ils provoquent d’habitude. Le salut réside dans un engagement ferme derrière le Christ sauveur, qui est la solution à nos maux multiples et multiformes.
Car il faut d’abord reconstruire le Camerounais, dont la mentalité est fortement dévoyée par la corruption sur tous les plans. Une œuvre de longue haleine et fondamentale qui ne peut se concevoir que spirituellement au moment où tous les repères sont brouillés et les référents inexistants. Tâche ardue certes, mais pas impossible. Il suffit de vouloir, d’oser s’attaquer résolument à cette hydre qui tient ses griffes solidement plantées dans le corps social et qui étreint la Nation dans sa gangue gluante.
A cet effet, aucune prière n’est de trop et une union sacrée des congrégations religieuses est même à souhaiter. Le chantier de la désatanisation du Cameroun est si vaste qu’il nécessite la mise sur pied d’une véritable Croisade qui va au-delà de simples considérations de chapelles. Parce qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de mettre sur pied un véritable plan Marshall spirituel pour sauver le Cameroun.
Après avoir essayé toutes les solutions sans résultat aucun, pourquoi ne pas expérimenter celle-là, ne serait-ce que pour voir ?
Cameroun: La Spiritualité comme gage de notre prospérité
