Cameroun: la riposte du Sénat camerounais au parlement européen

Marcel Niat au SENAT

Jeudi 18 avril, le parlement européen a adopté une résolution que le Cameroun ne digère pas.

La résolution porte sur les dissensions qu’il y a entre le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays. Il ressort de la résolution adopté au bout des débats houleux que les pays qui ont des accords avec le Cameroun veilleront à ce que les subventions ne soient investies dans les atteintes aux droits de l’homme. La partie camerounaise n’a pas tardé à riposter.

Le Cameroun ne veut pas permettre l’ingérence des forces étrangères dans ses affaires internes. Au lendemain de la résolution adoptée par le parlement européen contre ce pays, le Sénat et le ministère des affaires extérieures ont réagi. Ils ont fustigé le comportement des députés du parlement européen qui ont adopté cette résolution. Pour le Sénat, la résolution « déroule une litanie de contre-vérités sur la situation socio-politique et sécuritaire du Cameroun ». Il assure que l’Etat camerounais ne ménage aucun effort pour apporter des solutions idoines aux problèmes posés à travers les revendications syndicales et corporatistes.

De son côté, le gouvernement camerounais, à travers son ministre des relations extérieures, réitère que les personnes poursuivies dont Maurice Kamto ne le sont nullement pour des raisons politiques mais pour des faits de droit commun. En conséquence, le gouvernement camerounais « exprime ses regrets quant à la démarche menée par le parlement européen ». Il renouvelle son attachement au respect des droits de la personne et de la dignité humaine ainsi que sa disposition constante à continuer un dialogue ouvert et constructif avec les institutions européennes.

Que dit la résolution du parlement européen?

Ce jeudi, alors qu’il s’est focalisé sur la situation qui prévaut au Cameroun, le parlement européen a pris une résolution qui parait coercitive. Au cours des débats certains soutenaient que « la menace sur la sécurité pèse aussi sur la liberté d’expression. L’arrestation du principal opposant en réponse aux manifestations faisant suite à l’élection de 2018, n’en est que le dernier incident ». L’eurodéputé britannique Charles Tannock continue en ces termes: « Maurice Kamto est en détention pour rébellion et atteinte à la sûreté de l’État, dans un pays partenaire dans la lutte contre le terrorisme de Boko Haram ; ce qui nous fait nous préoccuper des abus nés de la législation anti-terrorisme de 2014 ». En dépit des positions défavorables (celles de Dominique Bide) à cette déclaration le parlement a retenu que « la crise au Cameroun devra être portée à l’attention du Conseil de sécurité des Nations unies ».

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