Elle compte optimiser ces recettes au second semestre, afin d’atteindre l’objectif annuel de 693 milliards F Cfa. Bien que la Douane camerounaise ait réussi à collecter 228,8 milliards F Cfa de recettes au cours des quatre premiers mois de l’année 2015 (soit un excédent de 6,8 milliards par rapport à la même période en 2014), et à porter à 282 milliards F Cfa ces recettes au mois de mai, il n’est pas encore certain qu’elle atteindra son objectif annuel de réaliser 693 milliards F Cfa de recettes douanières. Le climat d’insécurité dans les régions de l’Extrême-nord et de l’Est (avec son corollaire de fermetures de la plupart des corridors douaniers), la persistance de la contrebande tant au niveau des frontières terrestres que dans la mer, entre autres, sont autant de facteurs qui, s’ils ne sont pas jugulés (à défaut d’y mettre totalement fin), risquent de compromettre l’objectif susmentionné. Le secteur des Douanes de l’Extrême-nord, qui constituait une grande source de recettes il y a encore un peu plus d’un an, par exemple, ne reste plus que l’ombre de lui-même, selon le directeur général des Douanes, Minette Libom Li Likeng, qui présidait hier à Yaoundé la deuxième réunion de coordination des responsables des services centraux et déconcentrés de la Direction générale des Douanes.
La cause principale de la paralysie de la douane dans cette partie du pays, est la montée en puissance des actes de terrorisme perpétrés par la secte Boko Haram. Il est devenu pratiquement impossible d’effectuer des transactions commerciales dans la zone frontalière terrestre entre le Cameroun, le Nigeria et le Tchad. Même à la frontière Est du pays, l’insécurité ne permet pas une collecte optimale des recettes sur le peu de corridors ouverts. La rencontre de Yaoundé d’hier devait globalement permettre à la Dg et ses collaborateurs, de procéder au suivi-évaluation des activités de la Direction générale des Douanes, et d’effectuer la revue de la stratégie de celle-ci. La Douane camerounaise ne dispose pas actuellement de moyens matériels subséquents pour combattre la contrebande. C’est d’ailleurs la raison de la signature, il y a peu, d’une convention de partenariat entre elle et la Marine nationale, afin de juguler déjà le phénomène ne serait-ce que déjà au niveau maritime.
Des actions similaires sont envisagées à court terme avec les autres segments du dispositif sécurit aire national, en vue de mutualiser leurs moyens humains et matériels dans le domaine de la lutte contre la contrebande. En cette veille du second semestre 2015, la Douane n’aura pas d’autre choix que d’optimiser la collecte si elle veut atteindre son objectif annuel de réaliser 693 milliards F Cfa de recettes douanières. Dans son plan d’action 2015, déjà, elle a adopté plusieurs mesures à caractère réglementaire et transversal, notamment la consolidation et la poursuite de la mise en œuvre des contrats de performance, la sécurisation du transit à travers la poursuite de l’optimisation des capacités opérationnelles du dispositif de suivi par géo-localisation des marchandises, etc.
[b]Jean De Dieu Bidias[/b]