Une enquête explosive de Jeune Afrique révèle les coulisses troublantes de la motion de soutien des chefs traditionnels à Paul Biya. Derrière l’apparente unanimité se cache une orchestration minutieuse du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Les dessous d’une manipulation d’État
D’après les informations exclusives obtenues, la réunion du 27 janvier au Palais des Congrès masquait à peine une opération politique soigneusement planifiée. Des fonds ont été débloqués pour couvrir les frais de déplacement, d’hébergement à l’hôtel Mont-Fébé et les per diem des chefs traditionnels.
Une motion contestée en interne
Plusieurs participants témoignent de leur stupéfaction :
- Motion pré-rédigée sans consultation
- Noms déjà inscrits pour signature
- Refus de certains chefs de signer
- Pressions politiques exercées
- Opposition silencieuse mais réelle
La main invisible d’Atanga Nji
Les investigations révèlent le rôle central du MINAT :
- Rencontre stratégique à Etoudi le 10 janvier
- Double agenda présenté au président
- Instructions immédiates pour la convocation
- Financement orchestré
- Pressions sur les récalcitrants
Cette motion, présentée comme spontanée, apparaît comme une réponse directe à la sortie des évêques opposés à une nouvelle candidature de Paul Biya. Les signataires, dont les lamibé de Rey Bouba, Maroua, Garoua et le sultan des Bamoun, justifient leur position par “la paix, l’expérience et la sagesse” du président.
Cependant, des sources proches du dossier révèlent que de nombreux chefs traditionnels, de retour dans leurs localités, ont exprimé leur désaccord avec cette instrumentalisation de leur Chefferies.