Cameroun – Kumbo : Le proviseur du lycée technique de Jakiri enlevé par les séparatistes ambazoniens

Le rapt s’est produit quelques jours seulement après la libération de son homologue du lycée bilingue.

L’on est toujours sans nouvelles de Wirngo Kilian Kpudzeyem, proviseur du lycée technique de Jakiri depuis le 25 août 2017. Le chef d’établissement a été enlevé à son domicile de Kumbo, au petit matin du mardi 30 octobre par des inconnus et conduit vers une destination restée inconnue. Si l’enlèvement n’a jusqu’à présent pas été revendiquée, un doigt accusateur est pointé sur les séparatistes ambazoniens qui lui reprocheraient le zèle mis pour faire échouer leur appel au boycott. C’est en effet dans cet établissement qu’un incident meurtrier avait éclaté l’année dernière, entre un groupe de jeunes gens armés et les forces de défense et de sécurité.

Issa Tchiroma, le Ministre de la Communication dans un communiqué racontait que « le lundi 6 novembre 2017, aux environs de 8 heures, un groupe constitué d’une dizaine d’individus armés de lance-pierre et de machettes, … (s’est introduit) dans l’enceinte de l’établissement afin d’expulser les enseignants et les élèves qui s’y trouvaient en pleine séance de cours. Se rendant compte de la situation, le proviseur du Lycée a immédiatement donné l’alerte aux forces de défense et de sécurité qui sont vigoureusement intervenues, permettant ainsi de faire échec à l’entreprise criminelle des assaillants. C’est au cours de la battue organisée pour les rattraper, que le gendarme major Djolay Bienvenue, en service à l’escadron 51 à Bafoussam, mais détaché en renfort à la brigade de Jakiri, a été pris à parti et abattu par les malfaiteurs. Son corps a été retrouvé quelques instants après, criblé de balles, non loin du théâtre des opérations».

Depuis lors, le chef de l’établissement public selon nos sources, était dans le viseur des sécessionnistes. Comme du reste d’autres dans les parages qui n’arrivent pas jusqu’aujourd’hui à ouvrir les portes de leurs structures. Certains proviseurs ont été relevés de leurs fonctions, accusés de complaisance sinon de complicité avec les rebelles mais les nouveaux ne font pas mieux. Ce n’est que lundi dernier que Jaff Sylverius Dinyuya, le proviseur du Lycée bilingue de la même ville, a été libéré par des ravisseurs non identifiés. Enlevé le 20 octobre 2018 alors qu’il revenait des obsèques dans les environs, il devrait sa liberté à l’uniforme de l’Association des hommes catholiques de la paroisse de Jakiri qu’il portait. Sa piété aurait attendri le cœur des ravisseurs, qui l’ont libéré. Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle dont les sécessionnistes avaient prôné le boycott, la vie est devenue infernale dans certains coins de la région du Nord-Ouest. Depuis quelques jours, les liaisons routières entre Bamenda, Kumbo, Oku, Nkambe ou Fundong sont devenues impossibles. On parle même d’un triangle de belligérance entre Bafut, Bambui et Bambili, entre les Amba-boys et les forces de sécurité.

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