Incendie dans une chefferie

Cameroun – Koung Khi: Incendie à la chefferie Bandjoun

Société

On n’a pas enregistré de mort, mais d’importants dégâts matériels. Jusqu’à 17h hier, dimanche 11 janvier 2015, les sapeurs-pompiers de Bafoussam, aidés par leurs collègues de l’aéroport de Bamougoum tentaient encore d’éteindre les dernières braises de l’incendie qui a consumé une importante partie de la chefferie Bandjoun, l’une des plus visitées par les touristes dans la région des grassfields.[pagebreak] Faute de bouche d’incendie opérationnelle, leur intervention, commencée une heure plus tôt, a été perturbée par la pénurie d’eau et un relief peu accommodant. Accourus, plusieurs milliers de ressortissants de ce groupement de près de 70 000 habitants, que dirige le chef et sénateur Honoré Djomo Kamga, se sont contentés, avec de l’eau puisée dans des récipients de fortune, de faire semblant d’éteindre le feu et de se laver la face avec le reste. « C’est la tradition, sinon on risque la malédiction. C’est une manière de dire que nous ne sommes pour rien dans ce qui est arrivé », explique Joseph Tohoche, un homme d’environ 50 ans.
On ignore encore ce qui a mis le feu aux maisons. Mais on soupçonne une panne d’électricité. L’incendie a éclaté autour de 13h30, alors que des princes déjeunaient avec le chef dans la salle des banquets, après des funérailles dans la concession.
Les deux cases du hall d’entrée ont pris feu, avant de contaminer les cases voisines, dont trois maisons de reines, une grande maison à l’extérieur et 10 cases sacrées. « Les flammes étaient gigantesques.
Avec les mains, on ne pouvait rien malgré la présence d’un peu d’eau dans le réservoir de la chefferie », fait savoir Benoît Somo, un témoin. Les dégâts matériels sont importants. Le gouverneur de l’Ouest, Awa Fonka Augustine est descendu sur les lieux et a tenu à voir, personnellement, les sapeurs-pompiers mettre fin au brasier.
Malgré leur bonne foi, ces derniers ont été suffisamment chahutés par les villageois. « Ils viennent maintenant faire quoi ? », entendait-on ici et là. Des élites du village, comme le maire Victor Fotso et Lazare Kaptué, le sénateur et chef Paul Tchatchouang ont couru apporter leur réconfort au chef Djomo Kamga. Les traditionnalistes accusent la loi des séries : « la chefferie Bandjoun a brûlé le 22 février 1935, en janvier 1958, en janvier 2004 et en janvier 2015 », témoigne un homme introduit dans la cour, pour qui il faut décrypter le message que le feu cache.

Franklin Kamtche

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