A quelques jours de la date butoir de l’opération, seulement 87 226 ont été enregistrées sur les 223 461 inscrits.
Le compte à rebours pour l’arrêt des inscriptions sur les listes électorales a commencé. A jour moins trois, de la fin des opérations d’enrôlement, la gent féminine est encore à la traine. Sur un total de près de 223 461 inscrits déjà enregistrés pour le compte de l’année 2015, les femmes pourtant numériquement supérieures au Cameroun ne sont que 87 226 à porter leur nom dans les registres d’Election Cameroon (Elecam). « La femme est majoritaire au Cameroun, mais nous constatons que sur environ 223 000 inscrits, les données statistiques que nous avons en ce qui concerne la femme sont insignifiantes. Moins de la moitié de l’effectif total », apprend-t-on à la division de la communication d’Elecam. Bien que les statistiques actuelles d’Elecam, dépassent le cap de 200 000 inscrits projetés pour 2015, l’atteinte des objectifs fixés pour l’année en cours laisse comme un gout d’inachevé. « Nous sommes en train de mener une sensibilisation, une éducation électorale pour que la tendance se renverse en ce qui concerne la femme », nous indique-t-on de source bien informée à Elecam.
De l’avis des observateurs avertis, le déficit de la présence féminine sur les listes électorales, traduit un manque de politique d’inclusion de la femme qui a choisi délibérément ou non de ne pas s’inscrire. « Durant l’opération d’enrôlement qui tire à sa fin, on a difficilement vu l’organe en charge des inscriptions se déployer de nature à capter l’attention des femmes et à les convaincre d’adopter l’attitude souhaitée. Elles qui sont pourtant utilisées par de nombreux partis politiques pour animer des campagnes politiques, et parfois pour recruter de nouveaux militants », explique Marc Monkam, sociologue. Les femmes quant à elles estiment avoir été marginalisées. « Nous sommes pour la plupart, femmes au foyer, commerçantes, enseignantes et nos activités nous imposent une certaine conduite. Nous aurions aimé que des équipes d’enregistrements circulent permanemment dans les quartiers à des heures précises, après avoir informé la population », explique Marie Josiane Bella, enseignante.
Défi
A Elecam, malgré qu’il ne reste quelques jours avant la date butoir des inscriptions, fixée le 31 août prochain, selon les dispositions du code électoral, le personnel dit n’avoir pas baissé les bras pour autant, afin de capter l’attention des femmes âgées de moins de 20 ans. « Les messages sont formulés avec le concours des médias pour toucher l’approche genre, l’approche jeune », précise la division de la communication d’Elecam. Par ailleurs l’opération d’enrôlement qui s’achève le 31 août prochain, au vue de son résultat est considérée par de nombreux observateurs comme une opération à parfaire. Ceux-ci estiment qu’à ce rythme, il sera difficile pour l’institution chargée de l’organisation et de la gestion des élections d’atteindre les chiffres de 7 voire 8 millions d’inscrits enregistrés dans le fichier électoral en 2018. Selon les experts d’Elecam, ce résultat peut s’expliquer par le fait que, les électeurs ont tendance à vouloir s’inscrire quand il y a élection.
Notons que, la révision des listes électorales étant pluriannuelle, elle s’ouvre le 1er janvier de chaque année, et prend fin le 31 août selon les dispositions de l’article 74 du Code électoral camerounais.
Luc Justin Kamguia, 237online.com