Reconnus coupables du détournement des fonds de leurs clients,ils ont été exclus de l’Ordre samedi dernier. Au terme d’une session disciplinaire qui s’est achevée samedi dernier à 22h, le conseil de l’Ordre des avocats du Cameroun réuni autour du bâtonnier Jackson Ngnié Kamga, a décidé d’appliquer des sanctions à quatre avocats.
D’après nos sources, Me Jean René Manfo Sondong (conseil de Paul Eric Kingue dans deux affaires actuellement pendantes devant la Cour suprême, Ndlr),Me Mbome Ekandje et Me Pancrace Germain Bebga, tous avocats à Douala ont été radiés du tableau de l’Ordre des avocats.
Quant au quatrième, Me Ndebi René, lui aussi établi à Douala, il a été suspendu de l’exercice de la profession d’avocat pour une durée d’un an.
Les intéressés n’ont toutefois pas encore été notifiés des décisions prises à leur encontre.Une formalité qui devrait intervenir en ce début de semaine.
Ces quatre avocats sont accusés de « manquement à l’honneur, à la dignité et à la probité » pour « manipulation indélicate des fonds de leurs clients ». Il leur est notamment reproché de n’avoir pas restitué les sommes d’argent qu’ils ont recouvrées pour le compte de leurs clients dans diverses procédures.
Entre autres, le non reversement à des accidentés des indemnités (dédommagements) perçues auprès d’une société d’assurance, le non respect des clauses dans une transaction foncière dans le Nkam. Les sommes, objet de ces accusations, varient entre 150.000 FCfa et 6 millions FCfa.
Le barreau a été saisi de ces affaires à travers des plaintes des clients de ces avocats. Celles-ci datent de 2009 et 2010 sous le mandat du bâtonnier Eta Besong. L’instruction s’est poursuivie avec le conseil de l’Ordre que présidait Me Francis Sama, avant d’échouer devant le nouveau conseil de l’Ordre que dirige Ngnie Kamga. Une longue procédure de jugement au cours de laquelle les mis en cause ont été invités à reverser l’argent qu’on les accusait de retenir par devers eux.
Mais ceux-ci, apprend-on, n’ont jamais cru devoir s’en acquitter. « L’ordre des avocats a un code éthique. Le rôle du conseil de l’Ordre est de former les avocats, de les protéger, mais aussi de lutter contre les comportements déviants des avocats. Il importe de restaurer la confiance entre les avocats et les justiciables », commente un avocat proche du nouveau conseil de l’Ordre.
Les décisions du conseil de l’Ordre ne sont pas définitives. Des voies de recours s’offrent à ces avocats qui ont été sanctionnés. Ils peuvent ainsi saisir la Cour d’appel du ressort judiciaire de leur compétence, en l’occurrence la Cour d’appel du Littoral, dans un délai d’un mois à compter de la date de notification de ces décisions.
En attendant que la Cour d’appel statue, ils sont dans l’obligation d’arrêter leurs activités, les décisions du conseil de l’Ordre étant exécutoires, c’est-à-dire qu’elles bénéficient du privilège de l’exécution préalable.
Flore Edimo