39 militaires tombés sur le champ d’honneur ont été décorés de la médaille de la vaillance à titre posthume par le président de la République.«…En vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous attribuons la médaille de la vaillance à titre posthume avec citation à l’ordre de l’armée». Cette phrase a résonné à 39 reprises, le 06 mars dernier dans la cour d’honneur du quartier général de Yaoundé. Le peuple camerounais, à travers le président de la République, représenté par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef), Edgard Alain Mebe Ngo’o, a rendu un hommage plein d’émotions à ses fils tombés sur le front, dans la guerre que le pays livre à la secte terroriste Boko Haram, et dans la mission de paix en République Centrafricaine (Minusca).
Tout commence avec l’arrivée du Mindef aux environs de 10 heures. Un soleil pour le moins chatouillant, brille sur la colline de Ngoa-Ekelle, site du quartier général. Familles et amis des défunts, ainsi que leurs frères d’arme et de nombreux curieux, ont pris d’assaut la cour d’honneur de ce haut lieu de l’armée camerounaise. Dans la foule, des cris et des pleurs se font entendre, lorsque le colonel Badjeck, déroule la liste des défunts. Trois officiers, des sous-officiers et des militaires de rang appartenant au Bataillon d’intervention rapide (Bir), à la brigade d’infanterie motorisée et à la Minusca sont passés de vie à trépas, dans l’exercice de leur fonction, en défendant la paix et l’intégrité territoriale du Cameroun. Les opérations Alpha et Emergences payent le lourd tribut de cette épreuve. Ils sont tombés à Fotokol, Amchidé, Kolofata, Limani et autres localités du front. Les 13, 16, 17, 27 et 28 décembre 2014. Puis les 05 et 12 janvier 2015. Enfin, les 04, 06, 16, et 25 février dernier, dans les combats contre Boko Haram. Un seul est tombé en Centrafrique, où le Cameroun dispose d’un contingent qui fait partie de la Minusca, la mission de paix dans ce pays frontalier. L’adjudant Messi Ambroise.
Dans son mot lu par le Mindef, le président Paul Biya salut «le courage des soldats qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour préserver l’intégrité territoriale du Cameroun» et demande que cet état des choses suscite en chaque fils du Cameroun «un sursaut patriotique». Le «Ô Cameroun, berceau de nos ancêtres…», retentira pour ses fils de la nation qui ont fait leurs, ces paroles du refrain «…à toi l’amour et le grand honneur». Et au vue des cercueils alignés dans cette cour, et à l’entente de ces cris de veuves et d’orphelins, on a juste envie de dire «aux valeureux soldats, la patrie reconnaissante».
Georges Parfait Owoundi
