Cameroun – Gouvernance Publique : Paul Biya sur des braises ardentes

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Selon Joseph Owona et David Abouem à Tchoyi, tous deux anciens secrétaires généraux à la présidence de la République (SG/PR), l’homme du 6 novembre 1982 a entamé son septennat le plus ardu.

Jamais septennat n’aura été aussi difficilement projeté que celui qui vient de commencer. Et à ce propos, au lendemain de la prestation de serment du président de la République réélu, dans un documentaire, la chaine de télévision à capitaux publics, la Cameroon Radio and Television (CRTV), a donné la parole à certains hauts commis de l’Etat qui ont eu l’insigne et rare honneur de côtoyer presqu’au quotidien le mystérieux Paul Biya. A 85 ans, le fils de Mvomeka’a, son village natal, semble avoir entre ses mains de véritables braises ardentes. «Ce mandat sera plus sensible que tous les autres», prédit David Abouem à Tchoyi, ancien SG/PR.

Son point de vue rejoint celui d’une autre figure de poids qui a longtemps occupé le même prestigieux poste à Etoudi. «Cette affaire du Noso (Nord-Ouest et Sud-Ouest), il faudrait trouver une solution qui soit compatible avec le devoir constitutionnel qui incombe au président de garantir l’intégrité territoriale de la République du Cameroun et l’unité de la nation. Je pense qu’on oublie très souvent que le président aussi à ce devoir constitutionnel qui est sur sa tête», observe Joseph Owona. Pour cet universitaire respecté, les challenges de Paul Biya ne se limitent pas à la résolution de la crise anglophone : «Une des tâches est de s’assurer qu’il y a une croissance équilibrée, une croissance permettant de distribuer une justice sociale à toutes les couches».

Reste donc un fait indéniable : l’âge avancé du chef de l’Etat que Joseph Owona relativise : «Je pense que le problème n’est pas toujours un problème d’âge, un problème d’intellect, un problème de réaction. Je crois que l’attelage des jeunes et des vieux peut permettre au président d’être à même de diriger le pays et de bien diriger le pays.» Il est courant d’entendre dire que Paul Biya n’est pas toujours au fait de tout et que son entourage joue les trouble-fêtes en occultant la réalité des faits. L’ancien ministre de l’Education nationale apporte des précisions qui feront que désormais, lorsqu’il faudra que l’histoire juge Paul Biya, tous les torts, tous les mérites lui seront attribués. Il doit, plus que jamais, être praxique.

«C’est l’homme le plus informé du Cameroun. Il ne faut pas vous fier à ce qu’on dit. Il a des services spécialisés pour ça. Je crois que chaque matin, le président reçoit un bulletin d’informations, avec une copie au SG/PR où on fait le point sur certains problèmes», révèle ce juriste qui, du temps où il était SG/PR, dit avoir adopté un système de valises dans lesquelles il transmettait des informations réservées uniquement au président de la République.

A l’en croire, Paul Biya a des sources d’informations personnelles, des gens qui lui envoient des petits papiers. «Je peux vous dire que, pour être président au Cameroun, vous devez pouvoir lire au moins 200 pages par jour».

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