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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun-Fête du travail : Une mise en scène

La journée consacrée aux travailleurs a cette fois ci encore été marquée par une parade prévue sur l’ensemble du territoire national.

Seulement, cette commémoration s’est apparentée à une séquence de comédie bien préparée.

Foire des entreprises ou exhibition des hypocrisies ? Cette question est presque inévitable quelques heures après la célébration de la fête du travail au Cameroun. Les alentours des places de fêtes ont encore été inondés de monde. Travailleurs, employeurs et beaucoup plus de sans emploi (à la recherche d’argent de beignets), s’y sont donné rendez-vous.

« La fête du travail aujourd’hui profite aux chefs d’entreprises pour qui, c’est le moment de pouvoir faire la publicité de leurs structures. Le travailleur quant-à-lui, défile pour le sandwich et par peur de perdre son travail ». C’est le résumé que font certains employés de cet évènement du 1er mai. En clair, on fait semblant, on défile parce qu’on est obligé de le faire, et non de gaieté de cœur.

En fait il y a un sérieux problème, comme le relève le coordonnateur du Syndicat national des conducteurs des transports urbains et interurbains du Cameroun (Synactuircam). Thomas Ondoua, puisqu’il s’agit de lui, affirme que « les confédérations et le gouvernement ne forment plus qu’un. Leurs discours sont truqués, censurés à l’avance par des responsables de l’administration. Les pancartes devant passer devant le public, sont lus et sélectionnées, les défilants aussi ». A en croire ce syndicaliste et plusieurs autres camarades, ce n’est donc plus une commémoration digne.

Philémon Ngankam, travailleur, bonde dans le même sens, quand il dit que « cette fête permet plutôt aux confédérations de se faire beaucoup d’argent pour résoudre leurs problèmes qui n’ont rien à voir avec les préoccupations des travailleurs ». Un véritable jeu d’intérêt qui tue davantage le travailleur. Raison pour laquelle depuis cinq ans, le Synactuircam a suspendu sa participation à cette grand-messe. « Nous avons arrêté de défiler sur toute l’étendue du territoire, parce qu’on s’est vraiment rendu compte que, c’était des dépenses inutiles, alors que cet argent peut nous aider à mieux organiser nos activités », révèle Thomas Ondoua.

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