Cameroun – Fédéralisme: La position favorable américaine implique la fin de la crise anglophone

Les négociations en cours débouchent sur l’option du fédéralisme comme solution à la crise anglophone, avec une relative autonomie des Etats fédérés.

Ce qui rejoint un peu la position largement défendue par la majeure partie de la classe modérée anglophone et quelques modérés du gouvernement de Yaoundé. Au départ de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, le gouvernement militait pour une décentralisation accélérée avec la mise en place des conseils régionaux.

Paul Biya a donc fait des progrès en mettant sur le carreau son ministre de l’intérieur, non moins originaire du Nord-Ouest, Atanga Nji qui avait soutenu en mondovision que le Cameroun ne négociera jamais sur la forme de l’Etat. Maintenant, reste à trouver l’équation et la formule pour convaincre l’aile dure sécessionniste. Là-dessus, Yaoundé a un renfort de poids : Les Etats-Unis, soutien invétéré du fédéralisme et de la cause anglophone. Washington semble avoir pris fait et cause pour le fédéralisme. Et donc, soutient déjà le régime de Yaoundé dans sa recherche effrénée d’une solution à la crise.

Cette prise de position a radicalisé certains acteurs, principalement les sécessionnistes, qui campent sur leur position indépendantiste. Mais pour combien de temps quand on sait que les Etats-Unis ont longtemps été la base arrière de la plupart des membres influents de la nébuleuse ambazonienne ? Quand on connait le pouvoir de Washington, il est indéniable que le soutien affiché du pays de l’Oncle Sam en faveur du fédéralisme constitue une claque importante pour les leaders ambazoniens. D’ailleurs, le congrès américain serait en voie d’adopter une résolution visant à consacrer cette option politique et à donner des coudée franches au pouvoir de Yaoundé pour réviser sa constitution .

Pour joindre l’action à l’acte, Washington a déjà dépêché les membres de son congrès à Yaoundé pour préparer ce qui semble être déjà un acquis. Autre soutien de poids : La France .Elle voyait d’un mauvais œil l’idée d’une partition du Cameroun qui entraînerait des secousses dans une zone franc Cfa relativement stable. Paris qui soutenait la décentralisation au départ semble désormais disposer à soutenir un fédéralisme qui garderait le Cameroun uni en garantissant ses intérêts au Golfe de Guinée.

Le ciel s’obscurcie donc davantage pour les leaders sécessionnistes qui misaient sur Washington pour créer leur Etat virtuel ambazonien. Les divisions observées entre les différents négociateurs du Noso à Genève sont donc un indicateur que la crise qui dure depuis 2016 connaitra bientôt une solution durable.

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