Dans un contexte de turbulences constantes à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Samuel Eto’o vient de recevoir une bouffée d’oxygène inattendue. L’ancien Lion Indomptable a été désigné lauréat du prestigieux prix international Fair Play Menarini en Italie, une distinction qui tranche singulièrement avec les polémiques qui l’assaillent au pays.
Un prix qui tombe à point nommé
Alors que les critiques pleuvent sur sa gestion de la Fécafoot, cette 28ème édition du prix Fair Play Menarini apparaît comme une oasis dans le désert pour Eto’o. Comme le rapporte 237online.com, cette récompense salue non seulement ses exploits sportifs, mais aussi son engagement contre le racisme et pour le développement du football.
“C’est une reconnaissance qui arrive au bon moment”, confie Claude Atangana, journaliste sportif camerounais. “Eto’o avait besoin de ce genre de coup de pouce pour redorer son blason.“
L’héritage italien d’Eto’o : Un souvenir indélébile
Ce prix italien n’est pas un hasard. Le passage d’Eto’o à l’Inter Milan reste gravé dans les mémoires transalpines. Avec 53 buts en 102 matchs entre 2009 et 2011, il a marqué l’histoire du club en remportant un quintuplé historique en 2010 :
- Ligue des Champions
- Serie A
- Coupe du Monde des Clubs
- Supercoupe d’Italie
- Coupe d’Italie
La présidence de la Fécafoot : Un chemin semé d’embûches
Depuis décembre 2021, Eto’o occupe le fauteuil de président de la Fécafoot. Un poste qui s’est révélé être un véritable parcours du combattant. Les polémiques s’enchaînent :
- Dispute médiatisée avec Marc Brys
- Bras de fer avec le ministère des Sports sur le choix du sélectionneur
- Affaire Rony Mimb Baheng et le certificat de transfert
- Grève des arbitres régionaux pour salaires impayés
“Eto’o semble naviguer de Charybde en Scylla“, analyse Dr. Joseph Fabo, sociologue du sport. “Chaque problème résolu en fait surgir un nouveau. C’est comme si la Fécafoot était maudite.”
Un prix qui divise l’opinion
Cette récompense italienne soulève des questions au Cameroun. Certains y voient une reconnaissance méritée, d’autres un coup de communication opportun.
“C’est bien beau d’être reconnu à l’étranger, mais qu’en est-il de la gestion quotidienne du football camerounais ?“, s’interroge TADJUKA FONTSOP Franck Xavier, champion d’Afrique de Sambo. “Les problèmes ne se régleront pas avec des prix.”
Quel avenir pour Eto’o et le football camerounais ?
Cette distinction pourrait-elle être un nouveau départ pour Eto’o ? Ou n’est-ce qu’un écran de fumée masquant les problèmes structurels du football camerounais ?
Une chose est sûre : entre ses succès passés et les défis présents, Samuel Eto’o incarne les paradoxes du football africain. Adulé pour ses exploits d’antan, critiqué pour sa gestion actuelle, l’ancien buteur devra trouver un équilibre pour redonner au football camerounais ses lettres de noblesse.
Comme le dit si bien un proverbe camerounais : “Ce n’est pas parce que le fleuve est calme que les crocodiles ont disparu.” Eto’o devra rester vigilant, car dans les eaux troubles du football camerounais, les défis restent nombreux.