Cameroun -Éradication des médicaments de la rue : Un combat perdu d’avance ?

Medicament de la rue

Malgré les mesures prises par le gouvernement, la guerre contre les médicaments de la rue remonte à bien longtemps et aucun ministre de la Santé publique n’en est un jour sorti vainqueur.

Le ministre de la Santé publique (Minsanté) est actuellement dans un combat que ses prédécesseurs ont toujours essayé de mener sans jamais en sortir vainqueur. Comme ceux qui étaient à ce poste avant lui, Manaouda Malachie a effectué une descente dans certains marchés (Mokolo et central) de la ville de Yaoundé le 16 juin 2019 pour accomplir la première phase de la guerre déclarée quelques jours avant, aux vendeurs des médicaments de la rue. Sur place, Manaouda Malachie a vu de visu, comment se porte l’activité. Bien que selon lui, il s’agissait juste de faire le « constat », il avait également annoncé ne pas s’arrêter à mi-chemin tant que le phénomène ne serait pas complètement éradiqué de la société camerounaise. Il annonçait par la même occasion des opérations de « saisies, destructions ». Depuis lors jusqu’à nos jours, il n’en est rien. Dans tous les coins de la ville de Yaoundé où se trouvent les commerçants des médicaments de la rue, l’activité fait bon train.

Même dans les marchés où le ministre est allé conscientiser les commerçants le 16 juin 2019. Pourtant dans son communiqué publié le 10 juillet de la même année, il portait à la connaissance de l’opinion publique en général et des trafiquants des médicaments et produits pharmaceutiques en particulier, que la loi no90/035 du 10 août 1990 en son article 53 stipule que « tout délit, étalage ou distribution de médicaments est interdit sur la voie publique dans les foires et marchés à toute personne même titulaire du diplôme de pharmacien ». Par conséquent, tous ceux qui enfreignent à cette disposition légale, sont passibles de poursuites judiciaires conformément à la législation en vigueur. Et si l’on veut s’en tenir à la disposition de cette loi, c’est que la répression du ministre devrait intervenir illico presto.

Grand réseau

S’il a été facile pour lui d’effectuer la phase de sensibilisation, pourquoi n’est-il pas passé à la répression comme prévue ? Certainement, Manaouda Malachie a compris ce que Mama Fouda, Urbain OlanguénaAwono, Laurent Esso, Gottlieb Monekosso, Charles Etoundi, Titus Edzoa et Joseph Owona, pour ne citer que ceux-là, ont compris à leur époque, lorsqu’ils étaient ministre de la Santé publique. En fait, la guerre contre le commerce des médicaments de la rue est un vieux combat et à chaque fois qu’un ministre a voulu l’éradiquer, il n’a jamais réussi. Preuve que l’activité est contrôlée par un très grand réseau dont s’il n’est pas démantelé, il sera difficile voire impossible pour qui que ce soit de mettre fin au commerce illicite des médicaments de la rue.

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