Dans le monde culinaire camerounais, un nom fait vibrer les papilles et enflamme l’imagination : Émile Engoulou Engoulou. Ce chef hors pair, véritable alchimiste des saveurs, est en train de redéfinir les contours de la gastronomie camerounaise, mariant tradition et innovation avec une audace qui ne laisse personne indifférent.
Le parcours atypique d’un visionnaire culinaire
Né en 1962 à Douala, Émile Engoulou Engoulou a grandi dans une famille nombreuse, bercé par les effluves envoûtants de la cuisine traditionnelle. Malgré les préjugés de l’époque, le jeune Émile était irrésistiblement attiré par les fourneaux. “J’étais interdit de cuisine”, se souvient-il avec un sourire malicieux. “Les autres me donnaient un prénom féminin quand j’y allais. Mais je voulais aider ma mère.”
Du management à la création culinaire : un parcours semé d’embûches
Après des études en gestion hôtelière en France, Émile est revenu au Cameroun avec la ferme intention de révolutionner le secteur. Directeur de restauration, consultant, entrepreneur… il a tout fait avant de finalement céder à l’appel des casseroles en 1999, suite au décès de sa mère.
Le Club Municipal de Yaoundé : laboratoire d’innovations gustatives
C’est aux commandes du Club Municipal de Yaoundé qu’Émile Engoulou Engoulou donne libre cours à sa créativité débordante. Son credo ? Revisiter les plats traditionnels camerounais sous forme de canapés. “Mon rêve, c’est de voir entrer mes canapés Ndolé-Miondo, Foss-Bobolo, Nnam Ngon-Bobolo, Ekoki-Plantain dans les menus des compagnies aériennes !” s’exclame-t-il avec enthousiasme.
Le foss : l’ingrédient star qui divise
Parmi ses créations les plus audacieuses, le canapé foss-bobolo fait particulièrement parler de lui. Pour ceux qui l’ignorent, le foss est une larve de charançon considérée comme un mets délicat au Cameroun. “C’est mon plat préféré”, avoue le chef sans complexe. Mais parviendra-t-il à convaincre une clientèle internationale de goûter à ces vers blancs cuisinés en sauce ?
Une philosophie culinaire ancrée dans le terroir
Émile Engoulou Engoulou ne jure que par les produits locaux et les traditions culinaires camerounaises. “Le futur alimentaire nécessite de bien étudier comment grand-papa et grand-maman se nourrissaient”, affirme-t-il. “Les exigences alimentaires se trouvent derrière nous ! Le ndolé pousse tout seul, ici !”
Former la relève : un engagement pour l’avenir
Au-delà de ses prouesses culinaires, Émile Engoulou Engoulou s’investit dans la formation de la nouvelle génération de chefs camerounais. Il a créé l’Académie H2T à Yaoundé, où il transmet sa passion et son savoir-faire aux futurs talents de la gastronomie nationale.
Un impact social au-delà des fourneaux
Le chef ne s’arrête pas là. Dans le cadre de sa responsabilité sociale, il forme bénévolement des enfants des rues aux métiers de la street food. “J’essaie d’enseigner les bonnes pratiques d’hygiène et nous travaillons à l’évolution des carioles”, explique-t-il.
Émile Engoulou Engoulou incarne à lui seul le renouveau de la cuisine camerounaise. Entre tradition et innovation, il trace la voie d’une gastronomie nationale fière de ses racines et résolument tournée vers l’avenir. Ses créations audacieuses, comme le désormais célèbre canapé foss-bobolo, divisent autant qu’elles fascinent, mais une chose est sûre : elles ne laissent personne indifférent.