Les trois dignitaires du Rdpc dans le Wouri ont activement milité contre l’élection de Gustave Ebanda, à la tête de la mairie.
Des actes qualifiés de haute trahison par la hiérarchie du parti présidentiel.
Le scrutin était d’ailleurs qualifié de «modèle de démocratie » par le Pr. Jacques Fame Ndongo, représentant du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Mais, ni le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), ni la hiérarchie de son parti, et encore moins les militants du parti du flambeau n’avaient imaginé que les démons de la division étaient plutôt contre la volonté des militants du parti de Paul Biya à Douala V.
Le plus surprenant réside dans la qualité des personnalités ou têtes de proue du mouvement contestataire. Tous, à la surprise générale, se recrutent parmi les hauts cadres du Rdpc, ayant par le passé bénéficié de la confiance du chef de l’État. Il s’agit, chuchote-t-on, de Thomas Tobbo Eyoum, l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala et non moins coordonnateur des activités du Rdpc dans le Wouri, Dooh Collins, député Rdpc du Wouri et natif de la localité, et Cyrille Etoundi Atangana, sénateur suppléant dans la même circonscription, et ancien directeur général de la Camair, initiateur du dossier de l’achat de l’avion présidentiel, fait aussi partie du clan des contestataires qui, souffle-t-on, ont tous roulé pour le conseiller municipal Jeannot Tamandjio, ancien sous-préfet, aujourd’hui à la retraite.
Selon des indiscrétions, les trois mousquetaires n’ont pas approuvé l’élection de Gustave Ebanda à la tête de la mairie de Douala V. Ils continuent même, apprend-on, dans leur campagne de sabotage et de dénigrement tous azimuts, de soutenir que le poste de maire devait revenir à un natif de la région de l’Ouest, d’où était originaire Françoise Foning, décédée en janvier dernier. Ils jurent par conséquent de contrer tous les projets que va tenter d’implémenter le nouveau maire pourtant élu dans la transparence avec une forte majorité.
Plus aucun doute, pense une large partie de militants, l’honorable Dooh Collins et surtout Thomas Tobbo Eyoum, coordinateur des activités du Rdpc dans le Wouri, qui pourrait être aussi épinglé pour sa gestion controversée de la Communauté urbaine de Douala, ont trahi le parti. Dès lors, pour cette frange d’observateurs, leur avenir s’annonce sombre. Le chef de l’État, président national du Rdpc, avoue-t-on, sait souvent se montrer impitoyable pour ce genre de comportement. Comme pour dire que Cyrille Etoundi Atangana ferait mieux d’avoir une véritable assise politique dans son département d’origine, la Mefou et Akono, où il reste un illustre inconnu.
Pour notre interlocuteur, le plan machiavélique de ces trois personnes est aujourd’hui mis à nu. Elles souhaitaient par tous les moyens, porter Jeannot Tamandjio, un natif de la région de l’Ouest à la tête de Douala V, dans le but de sauvegarder leurs intérêts personnels, et non ceux des populations. Un objectif qui sera difficilement atteint désormais. À Douala V, l’on soutient que Gustave Ebanda, natif de Douala et ses adjoints, veillent au grain.
Au milieu des intrigues de toutes sortes, le nouveau maire hérite de lourdes charges. Aussitôt élu, il s’est remis au travail, question de relancer la lutte contre le désordre urbain et l’assainissement de certains quartiers. En outre, la poursuite des projets que la défunte maire avait engagés reste une préoccupation majeure pour Gustave Ebanda. Il s’agira notamment de la construction de 84 forages, dont celle de 15 forages témoins a été lancée et quatre étant déjà réceptionnés.
Sur le plan scolaire, reconnaissent de nombreux militants, la construction des salles de classe de l’école primaire dans le cadre du transfert des compétences (Bip 2015) préoccupe au plus haut point le nouveau maire, ainsi que des questions liées à la mise en place d’un réseau d’éclairage public, la lutte contre le banditisme et le chômage des jeunes, la prévention du terrorisme, et la construction de marchés modernes, etc. Comme pour dire que le nouveau maire ne va pas chômer, malgré les coups bas et autres intrigues de Tobbo, Doh, Etoundi Atangana et consorts.
Nadine Bella