Spike Lee a été heureux de retrouver l’origine de ses ancêtres esclaves venus d’Afrique, précisément du Cameroun, du côté de son père.[pagebreak]De son vrai nom Shelton Jackson Lee, Spike Lee est un scénariste, réalisateur et producteur américain. A la question de savoir s’il a déjà pensé à l’éventualité de faire un film qui évoquerait l’Afrique, la terre de ses ancêtres, Spike Lee avait répondu en 2004 à un magazine spécialisé du cinéma : « Une partie de Malcom X se déroule déjà en Afrique mais, en effet, j’aimerais à nouveau tourner là-bas. La différence c’est qu’à présent j’ai l’impression d’avoir un véritable lien avec mes ancêtres grâce au progrès scientifique. L’Adn m’a récemment permis de connaître mes origines exactes : le Cameroun du côté de mon père et le Sierra Leone du côté de ma mère. Dorénavant, tout comme les descendants d’immigrés portoricains, italiens et irlandais, les Afro-américains savent d’où ils viennent ». Le célèbre réalisateur afro-américain Spike Lee a ainsi découvert qu’il a des origines camerounaises et sierra-léonaise.
Défenseur de la communauté afro-américaine
Né le 20 mars 1957 à Atlanta en Géorgie, aux Etats-Unis, il a cinq frères et sœurs. Il est le Fils de Bill Lee et de Jacquelyn Lee. Spike Lee a grandi à Fort Greene, un quartier de Brooklyn, à New York. Élevé dans un milieu artistique et intellectuel, Spike Lee a étudié au prestigieux Morehouse College, université destinée à former les élites noires américaines puis de la Tisch School of the Arts, école de cinéma la plus renommée de la côte Est des États-Unis. Cette université a révélé des acteurs de renom comme Denzel Washington, Halle Berry et Samuel L. Jackson. Spike Lee a réalisé en 2006, un film documentaire sur La Nouvelle-Orléans touchée par l’ouragan Katrina, Katrina (When the Levees Broke). Avec son trompettiste – cheville ouvrière des musiques de ses films – Terence Blanchard, Spike Lee a donné la parole à une centaine de victimes dans cette ville sinistrée.
Pour fêter les 25 ans de l’album Bad, il avait réalisé en 2012 le clip de Michael Jackson They Don’t Care About Us ainsi qu’un documentaire, Michael Jackson : Bad 25th anniversary. Les films de Spike Lee mettent en exergue la communauté afro-américaine, surtout les problèmes sociaux et identitaires des minorités. En 2013, il sort Mike Tyson: Undisputed Truth. Un hommage au grand boxeur Africain Américain. Spike Lee aurait une manière «agressive» de défendre la communauté afro-américaine. Prolifique, son œuvre est souvent polémique avec des films comme She’s Gotta Have It(1986), Mo’ Better Blues(1990), Malcolm X (1992). Très critique vis-à-vis ses confrères d’Hollywood et perçu comme «le fauteur de trouble» de l’industrie du cinéma américain ou «le rebelle d’Hollywood », Spike Lee aurait reproché à Quentin Tarantino, qu’il avait dirigé dans Girl 6 (1996), d’utiliser de manière excessive les mots « nègre » et « négro » dans ses films Reservoir Dogs, Jackie Brown et Pulp Fiction.
«Je ferai honneur à mes ancêtres … »
A la sortie du film Django Unchained de Quentin Tarantino, Spike Lee a déclaré : «Je ne peux pas en parler, parce que je n’irai pas le voir (…) Je pense que ça serait manquer de respect à mes ancêtres. Je ne peux pas manquer de respect à mes ancêtres.» Spike Lee estime que « L’esclavage américain n’était pas un western spaghetti de Sergio Leone. C’était un holocauste. Mes ancêtres étaient esclaves. Je leur ferai honneur » Spike Lee avait répondu aux questions des médias sur le film Inside Man (L’Homme de l’intérieur, 2006) lors de la promotion de ce film : « J’ai aimé les personnages, l’intelligence de l’écriture et les bons dialogues. J’ai su aussi qu’avec la qualité du scénario, je pouvais avoir le casting que je souhaitais : Denzel, Jodie, Clive, Christopher Plummer(…) ».
Sur le choix de Denzel Washington, après Mo’better blues(1990), Malcom X (1992) et He got Game(1998), Spike Lee est a été clair : « Parce que c’est actuellement le meilleur acteur du monde ! C’est toujours une joie de travailler avec lui, il continue de me surprendre. Je partage beaucoup de choses avec lui. Nous avons le même âge, nous avons grandi tous les deux à New York, nous savons ce que c’est d’être un Afro-Américain à Hollywood. Et nous aimons tous les deux ce que nous faisons !», avait-il ajouté. A propos de Jodie Foster qui est aussi réalisatrice : « Elle était l’actrice idéale. On souhaite toujours la personne parfaite pour un rôle, voilà pourquoi je l’ai choisie(…) C’est la même chose que Denzel qui est également réalisateur. Je ne me suis jamais posé la question durant le tournage.» Sur New York, omniprésent dans sa filmographie : « Je suis un New-Yorkais ! Je n’ai pas envie de tourner ailleurs. J’ai envie de parler de cet endroit où je suis né, où j’ai grandi», a-t-il dit.
Contre le racisme et l’intolérance
Ce qu’il voulait devenir quand il était enfant: «J’ai voulu être cinéaste au collège», a dit Spike Lee qui dénonce le racisme contre les musulmans après la tragédie du 11 septembre: «Beaucoup d’Américains ne font pas la différence entre un Sikh ou un Arabe. Toute personne qui porte un turban est un terroriste potentiel», a-t-il dit. Spike Lee face à la violence et le milieu du gangsta-rap : «Je n’aime pas la violence du gangsta-rap. Je la dénonce dans le film d’ailleurs. Mais je reste mesuré quant à l’influence du cinéma pour faire changer les mentalités. J’étais convaincu par exemple que Bush, après le 11 septembre, la guerre en Irak et les campagnes contre lui, ne pouvait être réélu. J’étais persuadé qu’il perdrait. Mais j’ai eu tort. ».
A propos de The Inside man, Spike Lee fait remarquer que « les films politiquement corrects ne font pas la différence entre des Russes et des Albanais, ne dénoncent pas le racisme de cette façon ». En octobre 2004, à l’occasion de la sortie en salles de son film She hate me, Spike Lee expliquait sa vision du cinéma : «Je suis un cinéaste qui réalise des films qu’il aimerait voir en tant que spectateur. Le sens de l’esthétisme est très important à mes yeux(…) J’ai toujours cherché à explorer des visages divers de la communauté noire, l’essentiel pour moi étant de contrecarrer la vision hollywoodienne où elle est représentée par des dealers ou des rappeurs-gangsters». Spike Lee a déjà 23 longs métrages dont le plus récent est Da Sweet Blood of Jesus (2014), 6 courts métrages, 6 films de télévision, 7 documentaires et plusieurs vidéo clips. Joe’s Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads (1983) est son premier long métrage. Son premier court métrage est Last Hustle in Brooklyn (1977).