Cameroun – Dialogue : non au jeu trouble du gouvernement !

Des jeunes font face aux forces de maintien de l'ordre

Depuis l’annonce du dialogue inclusif par le gouvernement, on n’y comprend rien.

On apprend de sources concordantes que le pouvoir veut dialoguer seulement avec ceux qui sont favorables au fédéralisme, excluant totalement les sécessionnistes qui revendiquent la séparation. Cette attitude remet en cause la réelle volonté du régime de Yaoundé de négocier. On est partie pour le déni et le dilatoire comme d’habitude. Débattre avec les sécessionnistes qui acceptent de jouer le jeu du pouvoir c’est bien beau, mais cela ne va pas nous conduire à une solution durable. Car, cela reviendrait à se priver d’interlocuteurs sérieux.

C’est vrai que ceux qui militent pour l’indépendance du Cameroun anglophone et qui refusent le fédéralisme ou la décentralisation, peuvent choquer ceux qui sont jaloux de l’unité nationale de notre pays. Mais se proclamer indépendantiste c’est émettre une opinion que l’on peut déconstruire en la confondant à des arguments plus séduisants et convaincants, dans le cadre d’un débat politique. Ceci étant donné que l’Ambazonie n’est rien d’autre qu’un cri de détresse. Un lamento de citoyens devenus des hordes d’appauvris dans leur propre pays pourtant riche. Oui l’Ambazonie c’est ces Anglos qui refusent de patauger plus longtemps dans ce cloaque peuplé de victimes à la fois consentantes et cyniques. Oui c’est aussi ces gens-là qui veulent du pain et non du sang. C’est enfin ces personnes avec qui ont doit dialoguer. Sinon, le gouvernement vaincra peut-être, mais ne convaincra pas.

A la vérité, il faut dialoguer maintenant avec tous les courants et refuser toute idée de diabolisation de ceux qui ne pensent pas comme nous. A quoi servira le dialogue inclusif si tout le monde pensait de la même façon ? Si l’on exclut les vrais séparatistes de la table de discussion c’est une faute. Les délégitimer pour justifier le refus de discuter avec eux, peut aboutir à des conséquences néfastes, notamment la guerre civile que tout le monde redoute. Ce, d’autant plus que tôt ou tard, il faudra négocier.

Que ce soit du côté du gouvernement ou des leaders anglophones, chacun devrait savoir que la défense d’un pays n’a de sens que si l’on sauvegarde le bien-être et la sécurité des populations. Et cela passe l’ouverture d’un dialogue inclusif sérieux et le désir du vivre-ensemble.

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