Cameroun – Détentions politiques : Libérations en trompe-l’œil

Quelques dizaines de personnes ont été libérées. Que cache ce geste?

Premier indice: le pouvoir en place n’a pas mobilisé ses hauts parleurs officiels, ni officieux, pour marquer le coup. Les informations ont été rendues publiques par les militants de Mrc sur les réseaux sociaux, rendant compte de l’activité peu ordinaire d’agents du Tribunal militaire à la prison de kondengui. Le premier constat de ces libérations, c’est leur illisibilité. On aurait pu penser que le tribunal s’était empressé de libérer ceux qui se trouvaient sur les lieux de l’arrestation pour des motifs qui n’ont rien à voir avec la politique. Lorsqu’on voit en effet le message porté du Tribunal militaire, c’est ce que l’on est tenté de croire…Sauf que, le chauffeur de Maurice Kamto a été libéré, mais la femme de ménage de Albert Dzongang est restée écrouée. Sauf à penser que cette brave s*e*xagénaire tient un poste important au Mrc en lavant les chemises de son bouillant patron…

En fait, dans toute l’agitation qui est observable, force est de constater que, le tribunal militaire, en posant cet acte, réaffirme tout simplement qu’il a la main sur ce dossier, tout en refilant la patate chaude à la Cour d’appel, telle que l’analyse un pénaliste. Ce » pas » a également permis de voir ce que l’on reproche réellement à Maurice Kamto et autres. En dehors des motifs d’insurrection et autres, il y a une nouvelle accusation, celle de » complicité de destruction de biens publics « , une allusion claire aux événements des ambassades de Berlin et Paris. Remarque, on n’attribue point aux intéressés, les événements récents de Genève.

Les avocats du Mrc, dans un communiqué ont depuis le week-end, attaqué la démarche du tribunal militaire, en évoquant sa non conformité avec les
traités internationaux signés par le Cameroun. Au moment où Maurice Kamto et autres vont sur leur septième mois de détention et après les multiples pressions internationales, les observateurs s’interrogent sur celle-ci, qui en se poursuivant, détériore gravement l’image déjà déplorable du régime. Dans même temps, on observe avec une certaines froideur qu’une libération de ce dernier, renforcerait indubitablement ses positions et son leadership. Indubitablement, le temps qui a toujours joué pour Paul Biya, est sur ce dossier, son pire ennemi.

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