Des partis politiques et les associations de la société civile demandent sa libération immédiate. [pagebreak]Pas moins de 07 partis politiques pour demander la libération de Gérard Kuissu transféré au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) lundi dernier. Ce membre de l’Ong Tribunal Article 53 avait été enlevé avec trois autres personnes dans la nuit du samedi 14 mars 2015 aux environs de 23h, au terme d’une rencontre avec une mission d’Amnesty international en séjour au Cameroun au Foyer du Marin à Douala. Ses trois compagnons avaient été relaxés quelques heures plus tard mais le cas Gérard Kuissu sera traité autrement.
Le 16 mars dernier, c’est à Yaoundé que lui seront signifiés les motifs de son arrestation. Il lui serait reproché « d’avoir introduit le dernier photomontage mettant en exergue le chef de l’État rendant hommage aux dépouilles des soldats morts au front, dans le site web de la Présidence de la République et d’avoir été dans l’Extrême-Nord entre le 28 février et le 07 mars 2015 dans une délégation conduite par le Dr Christopher Fomunyoh qui y effectuait une mission humanitaire de la fondation qui porte son nom.», peut-on lire dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Les avocats du détenu affirment par ailleurs avoir été « informés par le colonel en charge des opérations au Sed de ce qu’il n’a aucune idée concernant le dossier Gérard Kuissu au Sed. »
Ayant fait le constat de ce que plusieurs droits ont été bafoués dans cette affaire, notamment l’Interpellation par des personnes non identifiées, sans mandat et sans titre en violation de l’article 11(2) du Code de procédure pénale (Cpp). Comme autres violations, la garde à vue sans motif signifié en violation de l’article 119 (1) (a) du Cpp, refus d’informer le suspect de son droit de se faire assister d’un conseil et de son droit de garder le silence, mais aussi l’audition sans la présence de son conseil, mensonge des officiers en charge de l’affaire sur la présence de Gérard Kuissu dans les locaux du Sed. Le communiqué également signé par une quinzaine d’organisations de la société civile invite les autorités administratives à mettre fin au régime de l’arbitraire. Il appelle aussi les partis politiques et les organisations de la société civile à se mobiliser pour la libération de Gérard Kuissu. Un point de presse est annoncé ce jour. Ceci pour mettre davantage de pression aux autorités.
Pascal Dibamou