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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun: Des mercenaires Boko Haram arrêtés à Edéa

En provenance de la région du Sud‐ouest, ils ont été cueillis par les forces de sécurité alors qu’ils tentaient de rallier la capitale camerounaise.[pagebreak]Depuis la soirée du 06 décembre 2014, Edéa (département de la Sanaga Maritime, région du littoral), bruit de l’arrestation de mercenaires de Boko Haram au poste de pesage nord de la cette ville industrielle.
Selon nos sources, ces hommes (près d’une dizaine) seraient entrés au Cameroun par voie maritime.
Plus précisément par Limbé via Ideanu. Un nouveau couloir exploité par une nouvelle génération de membres de Boko Haram avides d’élargir leur champ d’activités criminelles au Cameroun.
La traque a été menée grâce un mouvement souterrain anti‐Boko Haram qui a pris forme au sein de la population des zones insulaires camerounaises (Manoka et Cap Cameroun notamment).

Méthode
A la légion de gendarmerie du littoral où une enquête est diligentée, on croit que l’organisation criminelle nigériane, ayant agit dans la partie septentrionale du Cameroun commence à changer de stratégie. Elle mise désormais à fond sur les opportunités offertes par la porosité des voies fluviales.
A en croire une source bien introduite, Boko Haram, opportuniste et réactif en diable, s’adapte à la vigilance des populations du Sud‐ouest. Ceci grâce à la collaboration entre ses membres et à une logistique parfaitement huilée, à des délits de petite frappe mais à grande échelle, pour mieux passer sous les radars des forces de défense. En veille permanente, ces terroristes déploient leurs antennes à l’affût des postes de contrôle, dont ils ciblent très vite les failles. Pour le cas de ceux qui sont actuellement en exploitation, les services spéciaux camerounais ont relevé leur polyvalence.
«Ils sont technos, furtifs, mondialisés, évoluant dans la zone grise de l’économie, à la frontière entre business légal et illégal, avec à la clé une facilité d’exécution imbattable ; ils sont de plus en plus nombreux à délaisser la cagoule et le calibre pour le costume d’hommes d’affaires pour nuancer un cliché très répandu», précise‐t‐on.
Reste qu’ils ont conservé ce qui fait leur spécificité: une grande capacité de nuisance et une violence extrême. «Ils n’ont pas changé leur ADN», ajoute un informateur.
C’est tout au moins ce que confirme le fait que parmi les hommes arrêtés, il y en qui se sont passés pour démarcheurs d’outillage… proposant des armes de guerre en pleine mer ou dans le décor désolé du port d’Idenau.
Sans faire des vagues: tel était, soutiennent nos sources, leur mot d’ordre silencieux. «Ne rien faire qui
pourrait faire chuchoter les soldats camerounais… ne rien faire qui pourrait donner prise à l’accusation d’activité terroriste évidemment».

Nouveaux fronts
Selon toute vraisemblance, ces agissements de la secte terroriste nigériane alimentent son désir d’ouvrir de nouveaux fronts tant au Nigeria que chez ses deux voisins (Cameroun et Niger). Il y a quelques temps, Boko Haram avait déjà fait montre de son immense capacité de nuisance avec un double attentat suicide dans la grande mosquée de Kano, bondée à cette heure de la grande prière.
Le bilan fait état de 120 morts. Ensuite, deux femmes kamikazes sʹétaient fait exploser sur un marché de Maiduguri, la capitale du Borno.
La secte islamiste, fondée autour de 2002, a accéléré sa dérive entamée en 2009 après lʹexécution sommaire par la police de son fondateur, Mohammed Yusuf. Boko Haram sʹest taillé un fief dans le Borno. Le groupe que Shekau, son leader appelle Jamaʹatu Ahlus Sunna Lid‐Daʹawati wal‐Jihad (Le
peuple pour la propagation des enseignements du Prophète et le djihad) a même été annoncé au portes de la ville de Garoua au Cameroun. Au Niger, la secte revendique la mise sous ses ordres de certaines localités du sud du pays.

Jean‐René Meva’a Amougou

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