Cameroun – Dénonciation: Woungly Massaga dépose une plainte contre Paul Biya

Politique

L’homme politique reproche au chef de l’Etat la violation de l’article 66 de la Constitution relatif à la déclaration des biens.
9 h. 27 janvier 2016. Un homme vêtu d’un costume noir sort du secrétariat du Premier président de la Cour suprême, Daniel Mekobe Sone, tenant dans sa main gauche une mallette. Ce septuagénaire n’est autre que Ngouo Woungly Massaga, fervent militant de l’Union des populations du Cameroun (Upc). Il a déposé une plainte contre le président de la République, Paul Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, pour violation de la Constitution.
La plainte de Woungly Massaga contient un certain nombre de griefs : « j’ai l’insigne honneur de venir auprès de votre haute juridiction porter plainte contre Paul Biya, président de la République du Cameroun, pour violation aggravée et délibérée depuis 20 ans de la Constitution de notre pays, notamment de son article 66 relatif à la déclaration des biens du président de la République et ceux d’autres gestionnaires de la fortune publique », écrit-il. Il poursuit : « A travers mes avocats, je voudrais respectueusement vous demander, messieurs les juges de la Cour suprême, de bien vouloir constater solennellement cette violation de la Constitution de notoriété publique. C’est pourquoi je vous demande comme plaignant d’infliger une sanction d’un an de prison ferme à M. Paul Biya par année de violation de la Constitution soit au total 20 ans d’emprisonnement
ferme avec saisie de tous ses biens et de ceux de ses ayants-droits. » Dans le souci d’avoir un procès équitable devant la Cour suprême, Woungly Massaga dit avoir demandé à être assisté par deux anciens bâtonniers que sont : Me Bernard Muna et Me Black Yondo. « Maîtres, j’ai l’honneur de vous solliciter comme conseils pour la plainte que je porte contre le président Paul Biya pour violation de la Constitution depuis bientôt 20 ans ; notamment son article 66 relatif à la déclaration des biens. Les raisons de mon choix sont simples : vos compétences sont nationalement et internationalement reconnues. Le pouvoir peut difficilement vous intimider ou vous corrompre », avait écrit Woungly Massaga dans une correspondance adressée aux deux avocats en novembre dernier. L’auteur de la plainte contre le président de la République a expliqué que ces ténors du Barreau n’ont pas accepté de l’assister. « Ils m’ont fait comprendre que cette affaire n’aboutira pas. Mais je suis prêt à affronter le président de la République devant la barre », a-t-il souligné.

Prince Nguimbous

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