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Cameroun – Déguerpissement: Les populations de Mvog-Ada dans un désarroi total

Déguerpissement

Après le passage des engins de la communauté urbaine de Yaoundé, les victimes passent des pénibles moments. Assis à même le sol, la mine grise, Pierre qui avait il y a de cela six jours une habitation sur le flanc gauche de la rivière Ewé au quartier Mvog-Ada, ne décolère pas. Du passage inopiné des bulldozers de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), mercredi dernier, Pierre n’a pu sauver les meubles. «[i] Ils sont venus sans avertir, et on broyer nos dépendances sans aucune autre forme de procès[/i] », lâche-t-il les yeux larmoyant. Sur le site quasiment désert, il remue caillasses, brisures de bois et lamelles de tôles froissées suite à la violence des destructions, espérant trouver l’un des objets lui appartenant.
A perte de vue, votre reporter aperçoit une case de fortune, sur laquelle sont adossées des chaises rembourrées. La bicoque bâtie sur une superficie d’à peine trois mètres carrées, est l’œuvre d’Alain N. Il ne sait où aller. Sa petite famille et lui ont courageusement décidé de se faire un abri pour les nuits avenir, sur le site défendu. Même s’il reconnaît que l’avertissement remonte, il y a environ deux ans. Sur le visage de Celestine, le désarroi est tout aussi perceptible. Veuve et mère de trois enfants, elle n’arrête pas ruminer sur son sort. « [i]Il y a deux ans, les éléments de la Cuy sont venus nous recenser. Ils nous ont demandé combien de temps nous avons déjà passé, et ont estimé la superficie sur laquelle nos habitations étaient construites, avant de nous remettre des coupons. Nous pensions allons que nous devrions bénéficier des circonstances atténuantes[/i] », indique-t-elle.
A la Cuy, les agents rencontrés expliquent que cette autre opération de déguerpissement entre en droite ligne dans la politique d’assainissement de la ville de Yaoundé. Selon des indiscrétions ce domaine privé de l’Etat, bénéficiera dans les tous prochains jours des travaux de construction de la route. Par ailleurs, le personnel de la Cuy s’appuie sur la loi 85/29 du 04 juillet 1985 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique et aux modalités d’indemnisation, dans son article 4 alinéa 4 qui dispose que « [i]un préavis de six mois à compter de la date de publication du décret de l’expropriation, est donné aux victimes pour libérer les lieux. Ce délai est de trois mois en cas d’urgence[/i] », pour légitimer la destruction.
Les populations qui n’ont pas encore été déguerpis procèdent depuis lundi dernier aux destructions des habitations. Question de sauver quelques biens, avant le passage de la Cuy.

[b]Luc justin Kamguia,237online.com[/b]

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