Cameroun – Dédicace: Tabi Manga sonde les voies de la Renaissance, de l’mergence et de la Modernité africaines

Société





Membre de l’académie française d’Outre-mer et enseignant des universités, il a présenté son dernier ouvrage le 24 septembre 2014 à l’hôtel La Falaise de Yaoundé.[pagebreak]Ils étaient de toutes les strates sociales, les nombreuses personnalités venues à la présentation de « Des voix… à la voie du temps : Variations sur la Renaissance, l’Émergence et la Modernité africaines ». Titre de la récente publication du Pr Jean Tabi Manga, enseignant au département de Français de l’université de Yaoundé I, gestionnaire et administrateur de la chair «Francophonie et Mondialisation à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric). »
Un Livre de Comment ? Dans son approche épistémologique, l’auteur ne se cantonne pas à la critique acerbe et stérile des, leaders d’opinion, et autres acteurs politiques du continent. Sa pensée, plus pragmatique, est une force de proposition qui laboure le comment arriver à l’Émergence et à la Renaissance. « Des voix se sont élevées pour prôner l’Emergence et le changement. Seulement, elles n’ont pas dit comment cela s’opèrerait », argumente Tabi Manga. S’appesantissant sur la dichotomie sémique, l’ancien recteur de l’université de Yaoundé II estime que l’Emergence n’est qu’un point d’arrivée orchestré par la Renaissance qui lui, est un mouvement intellectuel philosophique, littéraire et politique très éloignée de la longue période de l’histoire africaine. C’est précisément un point d’arrivée où le temps historique du continent rencontre le temps du monde.
Voix et voie, jeu de mots ? De ces paronymes qui trahissent sans doute l’homme de Lettres qu’est initialement Tabi Manga, pointe aussi une intention de discours. Pour ce qui est Des voix, l’auteur invite le reste du monde à être à l’écoute de celle de l’Afrique et des Africains. Les voix traitées ici sont celles du village. Ce sont les voix des citadins, celles des jeunes cadres, des étudiants et celles des jeunes épuisés par le chômage. Elles sont à la recherche du chemin de l’Émergence. Une Émergence qui selon l’auteur, si elle est recherchée selon la civilisation occidentale, est vouée à l’échec : « la modernité, et la raison sont en panne. Cette civilisation crée beaucoup de richesses matérielles, mais beaucoup de pauvreté spirituelle et intellectuelle. Parce que nous avons affaire à des prêts à porter intellectuels de pensée, mais pas à des trajectoires nouvelles », confie l’auteur. Comme préalable à un libéralisme social que Tabi Manga veut humanitaire et donc susceptible de conduire le Cameroun à une émergence authentique, il préconise la création d’une université dans chaque région du Cameroun. L’université de Tombouctou l’a emmené à penser une reformulation thématique de l’Université camerounaise. Des universités aux missions spécifiques sont donc nécessaires pour cela : des universités pour l’énergie, pour les sciences sociales, pour la gouvernance et autres. En somme, l’universitaire trouve l’Université camerounaise créé par la France pour les Indépendances, complètement dépassée. « Le premier programme structurant africain émergenciel, c’est la formation-emploi, et sur ce volet, la Chine devrait nous inspirer », précise-t-il.
Le Pr Barnabé Mballé Zé parle lui d’un esprit de rédaction empreint de lucidité et d’espérance lucide. « Mon propos à vocation appétitive sur l’exemplarité de ce travail intellectuel qui appellent les Africains à mettre fin aux pleurnicheries, mais à l’action conduisant aux actes », cite le directeur des études de l’École normale supérieure de Yaoundé (E ns). L’écrivain dit enfin qu’à la construction indéniable des hôpitaux et écoles de bonne facture, il faut aussi intégrer la dimension métaphysique de l’Émergence matérielle pour que cette dernière mette l’Homme au cœur de ses préoccupations, ce que le narrateur appelle affectueusement « humanitas ». De quoi se donner la peine pour un livre qui est disponible aux Éditions Sopecam l’éditeur, et dans bien de librairies de la République.

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