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Cameroun – Débrouillardise: les braiseuses «marient» le poisson pour réduire le prix

Une technique très prisée par les ménagères qui consiste à collecter de l’argent entre elles, en fonction du nombre de kilogramme qu’elles désirent, et à acheter un ou des cartons de poissons à se départager.
Mariage ! Mariage ! Mariage ! C’est le cri que lance toute femme désireuse participer à l’achat en gros et au partage du poisson. Les variétés prisées sont les maquereaux, les fritures et les carpes. Parfois les bars ‘’Calada’’ et ‘’Rosada’’, sont sollicités lorsque le maquereau est rare. «Marier le poisson, c’est acheter un carton de poisson qu’on se partage entre nous. Chacune prend un poisson à tour de rôle. On s’assure que personne n’ait la plus grosse ou la plus petite part. C’est donc le mélange de ces gros et petits poissons qui s’appelle  mariage», explique maman Elise, ancienne braiseuse de poissons au quartier Melen à Yaoundé.
Le mariage n’est pas réservé uniquement aux braiseuses. Même les ménagères y trouvent leur compte en fonction de leur poche. «Depuis la flambée du prix du maquereau, je me suis rabattue à cette pratique car le kilo me revient à 1 250 voire  1 200 FCfa par rapport aux prix  observés dans les poissonneries qui est de 1 350 parfois 1400 FCfa. En plus j’ai plus de poisson», témoigne Aristide, une ménagère abonnée à ces noces d’un autre genre.
Les femmes se ruent de plus en plus devant les poissonneries pour participer à l’achat et au partage. Dans ce cas, il faut arriver tôt, au plus tard à 10h avant que les maitresses dans l’art du mariage  alevin ne soient rentrées. «Je sors toujours à 7h quand je veux acheter mon poisson. Un jour je suis arrivée à 11h et les femmes n’étaient plus là. J’étais obligée de revenir le lendemain», raconte une autre habituée.
Après la collecte de l’argent, une personne déléguée assure le paiement à la caisse et présente le reçu aux ouvriers de la chambre froide. Si  le carton  ne convient pas aux femmes, pour pallier aux  désagréments, elles offrent  200 ou 300 Fcfa  au garçon en charge pour ouvrir les cartons, afin de vérifier leur état et choisir le bon ballot.
«Si on ne paye pas les gars de la chambre froide pour nous aider à choisir, on risque de tomber sur un mauvais carton contenant des poissons abîmés. Et nous ne pouvons pas remettre car nous avons déjà acheté», confie une braiseuse. Une fois sortie de la chambre froide, les poissons sont dépiécés à l’aide des tournevis. Les femmes acheteuses  commencent le partage.  A tour de rôle, chacune prend un poisson qu’elle pose devant elle. «Nous procédons ainsi pour éviter les disputes. C’est l’œil de chacune qui décide de son choix», raconte Madeleine, vendeuse de nourriture au marché Mokolo.

Mirabelle Tala (Stagiaire)

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