Le cycle infernal des assassinats et des destructions se poursuit, malgré les mesures gouvernementales d’apaisement intervenues au cours de la semaine dernière.
Selon des sources du Jour, l’officier de police principal André Kirguine, qui assurait l’intérim du commissaire spécial du Ngoketunjia, à Ndop, a été
assassiné le samedi, 15 décembre 2018, par des individus non identifiés mais vite apparentés aux « Ambaboys ». Ils ont tiré sur lui sur un lit à l’hôpital de district de Ndop, où il était interné pour des soucis de santé. La veille, il avait été séquestré à son domicile par d’autres assaillants, apparemment plus humains, qui ont trouvé des circonstances atténuantes pour le laisser en vie. C’était sans compter avec une frange d’extrémistes qui n’ont pas pardonné la gentillesse de leurs compères. Après des recherches, ils ont appris qu’il était interné à l’hôpital, où ils ont menacé les infirmières pour savoir où il se trouvait. Dans le chef-lieu du Ngokentunjia, ces représailles à l’endroit du policier originaire de l’Extrême-Nord sont mises en relation avec le comportement cruel des activistes locaux de la sécession qui détiennent en otage depuis plusieurs semaines, plusieurs citoyens enlevés à qui ils auraient exigé des rançons impossibles à payer, notamment des armes d’un certain calibre.
A côté, le lycée bilingue de Fundong, chef-lieu du département du Boyo, dans la région du Nord-Ouest, a de nouveau reçu la visite des pyromanes, dans la nuit du 14 au 15 décembre 2018. Selon nos sources, c’est vers 2h du matin que les flammes qui ont réduit en cendres le centre multimédia de l’institution ont commencé. Ce n’est pas la première fois que cet établissement subit la fougue des flammes supposées criminelles. Des flammes déclarées dans la nuit du lundi 28 mai 2018 avaient réduit en cendres des milliers de copies du General certificate of education (Gce). Les détails sur l’origine des flammes n’ont pas été officiellement communiqués. Même si les regards restent tournés vers les activistes sécessionnistes. Profitant de la pluie cette nuit dans la localité, des pyromanes avaient mis le feu dans l’établissement, consumant la partie du bloc administratif où étaient gardées les copies du premier jour de composition des candidats de ce centre d’examen pourtant sécurisé au regard des menaces. Les quelque 600 inscrits de la session avaient poursuivi les compositions mais les copies étaient transportées chaque soir vers un autre lieu par le Board.
Au cours de la semaine, d’autres incidents du genre ont été enregistrés dans d’autres villes du Nord-Ouest. Comme l’enlèvement et la libération confirmée de 17 étudiants de l’Université de Bamenda, l’incendie des boutiques dans la ville de Bamenda, l’incendie à Balik*umbat du domicile de Sixtus Gabsa, ex-proviseur du lycée bilingue de Ndop et président de la section locale du Rdpc, nommé chef du centre régional du Centre de désarmement, démobilisation et réintégration dans le Nord-Ouest… Un indicateur sans doute que les « rebelles » contestent l’approche actuelle de résolution de la crise initiée par le pouvoir de Yaoundé.