Cameroun – Covid-19 : Peur sur la ville de Kribi

kribi bord de la mer

Depuis l’annonce des 13 mesures du gouvernement pour lutter contre la pandémie du coronavirus, la psychose a envahi la cité balnéaire et les premiers effets se font ressentir.

Connue et appréciée pour la joie de vivre de ses populations et ses multiples points chauds à la tombée de la nuit, la ville de Kribi présente désormais un autre visage. Celui d’une cité où plusieurs questions peinent à trouver des réponses. Les 13 mesures édictées par le premier ministre Joseph Dion Ngute pour barrer la voie au Coronavirus dans notre pays commencent à faire effet dans le quotidien des populations.Mercredi matin, le lycée bilingue, plus grand établissement d’enseignement secondaire de la ville en termes de capacité d’accueil, ne connaît pas son ambiance des jours de classe. Un silence de cimetière règne au sein de la formation scolaire. Quelques élèves n’ayant pas observé la mesure gouvernementale sont rapidement mis à la porte par le chef d’établissement. Dans tous les autres établissements scolaires et de formation professionnelle, pas l’ombre d’un élève, juste quelques enseignants. Le délégué départemental des enseignements secondaires de l’océan, Marcel Ango, insiste, «nous avons tenu à leur dire qu’ils ne sont pas en congés.»

Mesures drastiques

Dans la foulée, le préfet de l’océan, Antoine Bisaga, a tenu une réunion de crise. Autour de lui, le procureur de la république près des tribunaux d’instances, le directeur général du port autonome de Kribi, les responsables des forces du maintien de l’ordre et de toutes les administrations concernées de manière plus étroite par la pandémie. Objectif de cette réunion de l’avis du préfet, « avoir une même interprétation des instructions du premier ministre et qu’ensemble une stratégie soit mise sur pied pour les appliquer.»

Si la fermeture des établissements scolaires s’est fait sans aucune difficulté, il sera bien difficile de suivre à la lettre ici toutes les prescriptions en matière de lutte contre le Coronavirus. Le préfet de l’océan pense qu’il faut «sensibiliser les populations en premier lieu.» Les forces du maintien de l’ordre sont invitées à veiller sur la fermeture des restaurants et autres débits de boissons dès 18h, ainsi que sur le respect des règles en matière de transport. Pour les opérateurs du lieu-dit « Carrefour Kingue », les prochains jours pourraient être les pires de ces dernières années. « Nous n’avons jamais vécus cela. On ne sait pas comment on va faire», nous fait savoir R. Mbatchou, tenancier de débit de boisson en ce lieu dédié aux noctambules.

Loin des jérémiades observées çà et là, le corps médical se dit serein et prêt à prendre en charge tout cas éventuel d’infection. Dr Ekedi Moukoko, chef du district de santé de Kribi nous confie que, « l’hôpital de district de Kribi a reçu un matériel. Des équipements de protection, masques et bottes. Une salle pour l’isolement a également été trouvée.» Elle poursuit que, « le Port autonome nous a fait une donation de 7 thermomètres laser pour la détection des cas de personnes qui feraient la maladie.» Malgré toutes ces mesures, les lendemains demeurent incertains pour bon nombre de kribiens. Le maire de la ville a annoncé que les baignades à la plage pourront être interdites, les regroupements de plus de 50 personnes le sont déjà. De nombreuses cérémonies viennent d’être renvoyées à des dates ultérieures.

Landry TSAGA

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