Cameroun – Conflits : Les armes ont tonné à Kousseri

Ville de Kousseri

Lundi et mardi derniers, Arabes Choas et forces de maintien de l’ordre et de défense se sont affrontées après l’arrestation d’Acheick Aboukresse, l’ancien maire de Makary. Bilan un mort et des blessés.

Hier, les forces de maintien de l’ordre étaient toujours déployées dans la ville de Kousseri département du Logone et Chari et ses environs. La situation est progressivement revenue à la normale. 17 personnes ont été interpellées. Ce qui porte le nombre total de personnes interpellées à 52 arabes choas et Mousgoum, deux Massa, deux Tchadiens et un Kotoko. L’ancien maire de Makary est la dernière personne interpellée côté arabe choas. Une réunion de crise s’est tenue hier matin à la préfecture du Logone et Chari avec les femmes et les jeunes pour parler du vivre ensemble. Mais le processus de réconciliation est bloqué. Les deux communautés exigent la libération des personnes interpellées.

Mardi 11 janvier 2022, à l’origine de l’affrontement entre forces de maintien de l’ordre et de défense, l’interpellation dans l’après-midi de lundi 10 janvier 2022 de monsieur Acheick Aboukresse, l’ancien maire de Makary et élite arabe-choa. Il est accusé par les autorités administratives du Logone et Chari d’être l’un des cerveaux des affrontements du mois d’août et décembre 2021 dans ce département. Ayant appris son interpellation, des commerçants arabes choas vont se rendre à la préfecture pour s’enquérir de la situation. Sur place, ils vont se rendre compte que ce dernier a été immédiatement transféré vers Maroua. La tension monte, les pneus sont brulés au carrefour Total de Kousseri, puis vers le bureau de la douane à Kousseri. La situation dégénère à l’arrivée des gendarmes et policiers. Des jets de pierres sont lancés en direction du véhicule des forces de maintien de l’ordre. Autour de 21 heures de lundi, d’autres fronts sont ouverts dans les quartiers par des groupes de jeunes arabes-Choas. Ils scandent le nom d’Acheick Aboukresse. « Libérez Acheick Aboukresse, où tuez-nous tous », pouvait-on entendre. Toute la nuit, des tirs sporadiques ont été entendus dans les quartiers.

Un mort et un blessé

Dans la matinée de mardi 11 janvier 2022, ces jeunes issus de la communauté arabe-choas ont été interpellés au carrefour Total. Le rappel à l’ordre du préfet du Logone et Chari ne changera pas la situation. Des jeunes ont attaqué les véhicules des forces de maintien de l’ordre déployés dans les artères de la ville de Kousseri. Les éléments de l’armée de terre ont été appelés en renfort. Des tirs ont crépité et le marché de Kousseri s’est vidé de ses occupants aux environs de 11 heures. Un jeune de 22 ans est tué par balles et un autre blessé lui aussi par balle.

Joint au téléphone par le Jour, le préfet du Logone et Chari s’est voulu rassurant. « Nos forces de maintien de l’ordre patrouillent dans les quartiers où des bandits tirent à l’arme sur nos éléments. C’est le travail de quelques bandits que nous allons interpeller. Ils cherchent à piller les boutiques du marché central de Kousseri », a expliqué l’autorité administrative.

Au sein de la communauté arabe-choas de Kousseri, c’est la consternation et la désolation. Tous dénoncent l’acte barbare du préfet du Logone et Chari. « Il est incompétent. Les morts que nous comptons aujourd’hui sont de sa responsabilité. Il n’a pas pu trouver une solution à un problème entre éleveurs et pêcheurs », a confié une élite de Kousseri. Le déploiement des forces de maintien de l’ordre et de défense a été renforcé dans les différents carrefour de la ville de Kousseri.

Adolarc Lamissia / 237online.com

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