Cameroun – Chute du prix du baril de pétrole: Pas de baisse pour le consommateur camerounais

Les prix du pétrole n’ont cessé de reculer depuis juin et la chute s’est accélérée après la décision de l’Organisation mondiale du pétrole (Opep) de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour.[pagebreak] Cette baisse pourrait se poursuivre, confirme le ministre koweïtien du Pétrole, « la chute des prix du pétrole est injustifiée et la situation du marché pétrolier ne pourrait s’améliorer qu’au second semestre de l’année 2015 », précise-t-il. Du coté camerounais, malgré cette stagnation sur le marché international, les prix n’ont pas changé à la pompe. 650 cfa pour le super, 600 pour le Gasoil et 350 pour le pétrole, d’après la Caisse nationale de stabilisation (Csph)des prix des hydrocarbures sur son site internet. Pour Armel Fotso, économiste, la raison est simple. « Le gouvernement ayant choisi de subventionner les produits issus du pétrole, il supporte à la fois les hausses et les baisses de prix sur le marché mondial.
Lorsque les prix montent sur le marché mondial, les mécanismes notamment mis en place par le truchement de la Csph, stabilisent les prix à la pompe, en injectant de l’argent pour que le consommateur à la pompe ne subisse pas tout le temps les variations. De même, lorsque le prix baisse, le mécanisme de stabilisation maintient le prix au niveau où il se trouvait, de telle manière que l’économie nationale, qui repose largement sur le prix des transports (eux-mêmes attachés au prix du carburant), ne fluctue pas tout le temps au rythme d’un élément aussi incontrôlable que la tendance sur le marché mondial », souligne t-il. Un point de vue qui n’est pas du tout partagé par Bernard Ouandji, économiste. « Le prix à la pompe n’est pas subventionné, puisque les 2/3 tiers de la structure des prix du pétrole sont composés de taxes. Si l’on se réfère à la structure des prix du pétrole qui affichait un coût d’entrée de brut de 402 Fcfa à la Sonara en juin 2014, logiquement les populations devraient s’attendre à une baisse de 201 Fcfa par litre de carburant », précise-t-il. Avant de citer en exemple les Etats-Unis. « La baisse est déjà répercutée. En Californie, le galon de super qui mesure 3.5 litres a chuté de 4.15 dollars en juin 2014 à 2 .6 dollars à la date du 29 décembre 2014. Dans l’Etat du Michigan le prix du galon de super a chuté à 1.99 dollar à la date du 29 décembre 2014. Tous calculs fait le litre de super coûte l’équivalent de 280 Fcfa ».
Toutefois selon Certains responsables de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, l’Etat subventionne, fait beaucoup pour stabiliser le prix des hydrocarbures. « En 2012 l’Etat a dépensé 437 milliards pour soutenir le prix, des hydrocarbures. En 2014 avec le réajustement du prix il a dépensé 10 milliards. La somme économisée lui permet d’éponger son ardoise auprès de la Sonara » précisent-ils.

Alain Georges Lietbouo

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