Cameroun – Chantier de la CAN 2016: Il faut accélérer

Réunis à Limbé hier, en présence de l’émissaire de la CAF, la délégation interministérielle et les entreprises prestataires ont fait le point sur l’état d’avancement des travaux.
Un événement peut en cacher un autre. La mission interministérielle qui vient de séjourner dans la région du Sud-Ouest avait pour principal plat de résistance l’évaluation de l’état d’avancement des travaux préparatoires de la Coupe d’Afrique des nations de football féminin prévue au mois de décembre prochain au Cameroun, avec Limbé comme l’un des deux sites d’accueil. La cérémonie de baptême traditionnel du Stade omnisports de ladite localité qui a meublé toute l’après-midi d’hier aura donné une autre dimension spéciale à une concertation purement technique. Toujours est-il que dans les gradins, les nombreux spectateurs venus assister à la cérémonie avaient encore à l’esprit la très longue coupure d’électricité de plusieurs heures qui a plongé la localité et ses environs dans le noir le plus complet dans la soirée de lundi. C’est aux environs de 19 h qu’est survenu ce black-out, au moment même où se tenait au sous-sol du Stade omnisports de la ville, la séance de travail réunissant les membres de la délégation interministérielle de suivi et l’émissaire de la Confédération africaine de Football (CAF). Objet : évaluer de façon détaillée l’état d’avancement des travaux prévus dans le cadre des préparatifs de la prochaine CAN 2016.
Fort heureusement, l’incident doit rester dans ses justes proportions. Beaucoup restent convaincus qu’un délestage est la chose la moins prévisible, un événement fortuit qui ne dépend pas forcément du bon vouloir de tous ceux qui s’échinent jour et nuit pour la réussite des préparatifs. Lors de la précédente réunion d’évaluation du 14 janvier dernier, le ministre des Sports et de l’Education physique, accompagné de ses homologues de l’Urbanisme et des Marchés publics, avait mis en garde les entreprises prestataires sur les risques d’annulation des contrats si elles persistaient dans le laxisme ambiant. Lors de la séance de travail du 25 janvier, il s’agissait de voir dans quelles mesures les précédentes recommandations ont été suivies d’effet et quelles nouvelles directives assigner à la poursuite des différents chantiers.
Après le mot introductif de Bidoung Mkpatt, la parole est revenue aux officiels présents pour dresser leur diagnostic de la situation et préconiser des correctifs à apporter dans les plus brefs délais pour redresser la barre. Mais auparavant, la nombreuse assistance a suivi le rapport technique du collectif d’ingénieurs commis à cet effet pour faire une évaluation chiffrée de l’état d’avancement des différents travaux projetés. De ce rapport, on note dans le cas particulier de Limbé que la progression des travaux porte sur des aspects aussi divers que le rythme d’exécution a connu une progression significative en une dizaine de jours. Entre la voie d’accès au stade, l’aménagement des terrains d’entraînement et d’autres équipements annexes. Pour la voie d’accès et les stades annexes, le taux de progression des travaux oscille entre 7 % et 9 %. La pression exercée sur les entreprises commence à porter ses fruits. Il n’en demeure pas moins que certains chantiers sont à la traîne comme l’aménagement des parkings qui n’a pas encore commencé, l’extension de la toiture dont le marché vient d’être attribué, alors que les problèmes d’eau, d’électricité ou de téléphone sont encore au point zéro.
La parole est ensuite revenue aux chefs des départements ministériels présents pour dresser leur propre diagnostic et proposer des correctifs pour accélérer les différents chantiers. Le ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics, Abba Sadou, a qualifié de « frémissements » perceptibles les travaux déjà exécutés. Le ministre du Développement urbain a plaidé pour la mise sur pied d’un comité local de suivi et l’association des concessionnaires (eau, électricité, téléphone) à l’exécution des différents travaux. Quant au MINSEP, il a insisté sur la responsabilité collective et invité les uns et les autres à travailler en synergie. S’appuyant sur les recommandations du collectif d’ingénieurs, le Minsep a insisté sur la nécessité de travailler 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour rattraper les délais. D’autres recommandations ont été faites.
Ce qui aura le plus retenu l’attention des médias c’est l’extrême discrétion du délégué de la Confédération africaine de football, Espoir Assogbavi Komlan, venu spécialement sur place pour procéder à l’inspection du stade omnisports de Limbé en vue de son homologation par la CAF. Alors qu’on s’attendait à une déclaration forte de sa part, il s’est contenté de dire qu’il est là surtout « pour observer et écouter ». Mais ce silence ne trompe personne. Il se dit en coulisses que ses carnets de notes sont pleins et que tous les faits et gestes qui y sont consignés depuis son arrivée en terre camerounaise vont contribuer à enrichir le rapport détaillé qu’il enverra à sa hié-
rarchie à son retour.

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