Engagé pour le dragage du chenal du port autonome de Douala, ce navire est stationné depuis trois ans.
Arriver là où « Chantal Biya » est garé demande beaucoup d’abnégation. Sans blague. L’épais nuage de poussière qui recouvre en partie le tronçon routier qui va de l’entrée du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) jusqu’au lieudit Base UIC n’a d’égale que l’état de certaines routes de l’arrière-pays. Ensuite, pour approcher « Chantal Biya », le protocole n’est pas différent de celui le plus souvent observé à Etoudi, avec des hommes armés en moins. « Il n’y a pas de photos. Si vous faites la moindre photo l’on saura que c’est à partir de ce point que vous l’avez faite et donc, adressez-vous à la direction générale du port, elle vous donnera le quitus. Ou alors, allez négocier avec la capitainerie du port », indique-t-on à la Base UIC.
Impossible donc d’espéré collecter la moindre information ici. Mais plus loin, « Chantal Biya est là. Il est en réparation je ne sais plus depuis combien de temps. C’est un navire qui appartient au port et donc, c’est lui qui sait quel est son avenir. Cela fait des années que Chantal Biya est garé, on n’en parle même plus, surtout que le travail qu’il était censé faire est exécuté par un autre navire dragueur », glisse-t-on. 237online.com En effet, pour arriver jusqu’au niveau des quais, plusieurs « port autonome de Douala (PAD) en empruntant un chenal d’accès de 50 Km. Mais, sur la partie intérieure de ce canal et sur environ 25km de long et de 150m de large de ce parcours, se produit régulièrement un phénomène d’ensablement qui coûte de l’argent au PAD. D’ailleurs, indique une voix crédible, depuis août 2014, et ce, pour deux ans, le chenal et les pieds de quai du port de Douala sont dragués quotidiennement par la société China harbour engineering company Cameroon (Chec).
L’entreprise qui a travaillé au port de Kribi et qui a décroché en février 2014 le marché de la réalisation des travaux de dragage du chenal du port de Douala, après l’appel d’offres international lancé en octobre 2013 par le ministre des Marchés publics. Le coût annuel de cette coopération avec Chec, 10 milliards FCFA, parce que, provenant de Montevideo en Uruguay et accueillie le 5 août 2014, la drague de Chec a une capacité de trémie de 4500 m3. Des capacités qui lui permettront d’atteindre la côte officielle de -7,00 m. C’est donc les dépenses comme celles évoquées plus haut que le PAD voulait éviter en possédant en propre un dragueur.
Cameroun: « Chantal Biya » abandonné au chantier naval à Douala
