Cameroun: Ces bébés avec deux noms et deux actes de naissance…

Un bébé

Habituellement, quand les parents sont en guerre, ce sont les enfants qui souffrent.

À cause d’un différend qui a opposé ses parents à sa naissance, bébé Raoul, trois ans, possède aujourd’hui deux actes de naissance avec autant de noms, distincts. Mais ses parents Beatrice et Olivier fument le calumet de la paix. Après avoir enterré la hache de guerre, ils veulent régulariser la situation rocambolesque dans laquelle ils ont mis leur enfant du temps de leurs désaccords. C’est Olivier qui a saisi la justice d’une requête en reconnaissance de son enfant Raoul.

La semaine dernière, les deux parents accompagnés des témoins, et de l’enfant dont la reconnaissance est sollicitée, ont comparu devant la barre du Tribunal de premier degré (TPD). Olivier va expliquer qu’au moment de la naissance de son enfant, ses beaux-parents lui ont opposé un veto catégorique au prétexte qu’ils «n’ont pas encore mangé, ni bu un seul verre». Les parents de Beatrice prétendaient que comme il n’a pas encore versé la dot de sa compagne, il «ne peut pas prendre le nom». Le père de Beatrice a mis ses menaces en exécution en faisant établir une déclaration de naissance à son petit-fils et en lui donnant son propre nom à lui, puis un acte de naissance à la mairie avec un vide au niveau de la mention père de l’enfant. Olivier va faire pareil. Sauf qu’il a pour sa part, donné à bébé Raoul, le nom de ses parents.

La crise est née

«La loi prévoit que chaque citoyen n’a droit qu’à un seul acte de naissance», rappelle la juge. Et de conseiller à Olivier d’engager une procédure en nullité de l’un des actes de naissance de Raoul s’il veut voir sa procédure prospérer. Le tribunal a montré aux deux parents le danger que court leur enfant si jamais l’un de ces actes de naissance n’était pas annulé. «Avec cet acte de naissance, n’importe qui pourra se lever et venir dire ici qu’il est le père de l’enfant et solliciter sa reconnaissance.» Le tribunal a renvoyé le dossier introduit par Olivier au «rôle général», par ce procédé, c’est comme-ci la requête n’avait jamais connu un examen public. «Mais est-ce que vous avez déjà arrangé avec votre belle-famille ?», a voulu savoir la juge. Olivier va répondre par l’affirmative en disant de manière laconique qu’il a trouvé un terrain d’entente avec ses beaux-parents. Au grand bonheur de bébé Raoul.

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