Grâce aux 20 millions de F reçus dans le cadre du prix de l’excellence du chef de l’Etat le 2 juillet 2015 et de divers autres financements, Arthur Zang, l’inventeur du Cardiopad, la première tablette médicale consacrée aux soins cardiaques a pu réunir la somme nécessaire à l’acquisition et à l’importation des composantes électroniques nécessaires à la fabrication de son appareil.
De retour de Chine où il s’est formé et ravitaillé en janvier dernier, le fondateur de la structure Himore Médical et son équipe d’ingénieurs se sont lancés dans le montage des appareils. Depuis vendredi dernier, 100 premiers kits sont déjà montés et les commandes fusent de toutes parts. Mais le jeune inventeur ne veut pas perdre son objectif premier : ravitailler le secteur médical national et contribuer à l’amélioration des soins hospitaliers en milieu rural. Approché, Arthur Zang fait le point sur son invention tout en dévoilant ses projets futurs.
Arthur Zang, inventeur du Cardiopad: « Nous avons déjà une vingtaine de commandes locales »
Votre dernière apparition en public date de juillet 2015 à l’occasion de la remise du prix d’excellence du chef de l’Etat. Depuis lors, vous vous êtes peu exprimé sur votre invention. Où en êtes-vous avec le Cardiopad ?
Mon équipe et moi avons été occupés par le développement de fonctionnalités additionnelles pour améliorer la qualité du Cardiopad. Les feedback de la phase-pilote démarrée en 2014 ont fait état de ce que le capteur que nous utilisions permettait juste de percevoir quatre signaux corporels Electro-cardio-gramme. Or, le corps humain en possède 12. Nous avons reçu des formations en Chine et en Corée grâce à un financement de Rolex, dans le but de concevoir un nouveau capteur permettant de percevoir tous ces signaux et de ce fait, élaborer un diagnostic complet. 237online.com Nous nous sommes également attelés à rechercher de nouveaux financements pour boucler la production des premiers Cardiopad car, après avoir reçu en 2012, 25 millions de F du chef de l’Etat, 28 millions de F des Rolex awards et 20 autres millions dans le cadre du prix de l’excellence du chef de l’Etat, il nous fallait encore un peu plus d’argent pour finaliser notre projet. Nous avons, à cet effet, contracté un prêt de 20 millions de F de certaines banques notamment au Cameroun. Nous sommes allés en Chine où nous avons fait fabriquer des pièces nécessaires à l’assemblage des premiers spécimens 300. C’était près de 700 kg de composants électroniques à importer au Cameroun. Il nous a fallu négocier pour avoir des facilités au niveau du port et le ministre des Finances nous a gracieusement accordé une exonération des frais de douane. Depuis mon retour en janvier dernier, les ingénieurs ont commencé l’assemblage la semaine dernière. Actuellement, nous avons déjà fabriqué 100 Kits de Cardiopad. L’objectif est d’assembler 100 appareils par semaine et boucler l’assemblage de nos 300 premières machines en début février.
Où et à quel prix sont disponibles les Cardiopad?
Les machines sont vendues essentiellement en ligne et nulle part ailleurs. Il suffit de se rendre sur le site Internet de Himore médical, commander et choisir le mode d’acquisition, qui peut se faire par chèque, par carte bancaire ou encore en cash. Ceux qui sont à l’extérieur peuvent se faire livrer via des sociétés d’expédition. Le kit est vendu à 3200 dollars, soit 2 millions de F. Les structures qui sont à l’extérieur devront juste débourser des frais supplémentaires pour la livraison. Les ventes ont démarré vendredi dernier. Jusqu’ici, nous avons reçu une vingtaine de commandes d’institutions hospitalières locales et même de la sous-région.
Comment se présente l’appareil et qui peut l’utiliser ?
Le Cardiopad est vendu sous forme de Kit constitué d’une tablette tactile et de tous les éléments nécessaires à la réalisation d’un examen cardiaque à savoir, un capteur, un câble à multiples entrées, des pinces, des électrodes, un clavier, une souris et un panneau solaire permettant de recharger la batterie de l’appareil en cas de coupure d’électricité. 237online.com Il est facile d’usage, mais nous avons prévu d’assister le personnel médical des hôpitaux-acheteurs à l’utilisation de l’appareil pendant cinq jours, car nous avons remarqué pendant la phase-pilote les limites des médecins des zones rurales à manipuler les Cardiopads. Nous avons aussi des logiciels simplifiés pour ceux qui ne maîtrisent pas les TIC Il y a aussi un manuel d’utilisation. Pour les structures situées à l’international, nous allons concevoir des vidéos de démonstration.
Quels sont vos projets d’avenir ?
Déjà, nous avons réussi notre premier pari, celui de fabriquer un premier stock de Cardiopad. Il ne reste plus qu’à réaliser notre deuxième projet, contribuer véritablement à l’amélioration des soins médicaux en milieu rural. Il faut que les patients démunis bénéficient de notre invention. C’est ainsi que nous allons mettre sur pied des modes de payement simplifiés pour les formations hospitalières des villages. Les premières recettes seront destinées à la production de 300 autres appareils. Nous envisageons, par ailleurs, de fabriquer des appareils pour l’échographie des femmes enceintes.